Vous avez toujours été bon élève, vous vous êtes embarqué dans une classe préparatoire sans trop y réfléchir et vous avez intégré une grande école de commerce. Mais en cours de finance et de comptabilité, vous vous ennuyez. Au fond vous rêvez d’une carrière à la Gilles Bouleau ou à la Audrey Pulvar : alors n’ayez crainte, ce n’est pas parce que vous êtes en école de commerce que vous ne pourrez pas devenir journaliste. Voici une liste de formations et d’exemples célèbres qui vous convaincront que suivre votre vocation est encore possible en école de management.
Leçon n°1 : n’attendez pas la fin de vos études pour réaliser que vous aimez le journalisme
L’idée de cet article m’est venue en lisant cet été une étude menée par une étudiante à l’ESCP intitulée “Et tu avais besoin de faire HEC pour faire ça ?”. Dans son mémoire de dernière année, Chloé Schemoul étudie le thème de la « bifurcation professionnelle », c’est à dire le fait d’exercer un métier qui n’est pas celui auquel nous prédestinait a priori notre formation.
Les résultats sont clairs : près de 20% des jeunes diplômés d’école de commerce ou d’ingénieur changent radicalement de voie professionnelle, soit par déception en arrivant sur le marché du travail, soit par passion.
Mais attention, l’objectif n’est pas de montrer que ces diplômés ont fait une grande école de commerce « pour rien ». Au contraire, cette formation leur a apporté un point de vue complet et global sur le monde de l’entreprise qui leur permet aujourd’hui de se consacrer entièrement à leur passion. Mais il est dommage d’avoir attendu si longtemps pour cultiver leur talent : en effet les écoles de commerce offrent assez d’opportunités de stages, de cours, de masters, de double-diplômes ou même d’associations pour entretenir nos centres d’intérêt propres.
Dès lors, tous ceux qui, comme moi, sont passionnées de journalisme depuis toujours ne devraient pas se laisser abattre par les a-priori : on peut devenir journaliste en ayant fait une école de management. Celles-ci offrent un panel large et diversifié de possibilités de le faire.
Leçon n°2 : savoir choisir entre les électifs, les masters, les doubles-diplômes
Électifs et académies en première année
Dans beaucoup d’écoles de commerce vous pouvez entretenir ou même de découvrir votre intérêt pour le journalisme dès votre première année ! En effet certaines proposent des électifs ou des académies en L3 portées vers le monde des médias.
Les académies les plus concrètes
À HEC, 3 académies proposées au deuxième semestre de L3 plongent directement les élèves dans la rédaction de grands journaux : Le Monde, Les Echos et Le Figaro pour ne pas les nommer.
Comme cela est expliqué sur le site de l’école, ces académies « s’adressent aux étudiants qui souhaitent se projeter dans le métier de journaliste pendant une période de trois semaines » et « vivre intensément le quotidien de journalistes » de ces grandes rédactions parisiennes. En effet trois semaines ce n’est pas très long mais pour les plus motivés cela suffira largement pour vous essayer à l’exercice du style écrit. Dans un monde où les fake news circulent toujours plus vite, cette académie a également pour objectif d’apprendre aux apprentis journalistes à sélectionner leurs sources avec soin et à collecter rigoureusement les données.
L’électif le plus demandé
Que vous lisiez un classement établi par L’Etudiant ou par le Figaro Etudiant, l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille s’impose comme la première école de journalisme en France, et ce depuis plusieurs années déjà. Elle a vu passé des journalistes aux carrières admirées et au talent reconnu : Philippe Rochot, Anne-Claire Coudray, Aymeric Caron, Jean-Pierre Pernault etc. Si vous êtes étudiant à l’EDHEC, vous pouvez postuler à cet électif de renom pendant votre année de pré-Master.
Vous n’intégrez pas la rédaction de grands journaux mais vous y acquérez des outils de compréhension et de décryptage de l’actualité ainsi qu’une aisance rédactionnelle via un atelier d’écriture journalistique. De plus, l’électif s’attache à préparer les futurs journalistes à la transition numérique en proposant une approche originale des nouveaux médias en ligne. Une formation à la fois complète et prestigieuse.
Chaires et masters
D’autres écoles, comme l’ESSEC et l’ESCP, vous invitent à murir votre intérêt pour le journalisme avant de vous spécialiser en dernière année. Et c’est là tout l’intérêt des chaires et masters dédiés aux médias : les étudiants sont plus âgés qu’en sortant de prépa et ils ont eu le temps de définir leurs ambitions. Ils sont aussi plus aptes à comprendre les enjeux du journalisme contemporain en ayant déjà eu une première approche du marché du travail. De même ils ont pu appréhender les enjeux du digital lors de leurs stages.
La chaire Média et Digital à l’ESSEC
Cette chaire Média et Digital est sans doute la plus complète et la plus poussée que vous pourrez recevoir en matière de médias en école de commerce. Elle regroupe près d’une vingtaine d’enseignants formés aux évolutions récentes des médias et des partenaires de renom (Société Générale, Orange, Les Echos, TF1). Elle permet d’avoir accès à des conférences média, colloques et workshop dédiés au digital.
Vous l’avez compris, la spécificité de cette chaire c’est qu’elle étudie de près le lien entre évolutions des médias et la place grandissante du numérique dans les économies. Son programme éducatif complet approche tous les angles d’attaque possibles de la mutation actuelle des médias : à côté des trois cours obligatoires (Économie des médias, Protection juridique des droits de propriété intellectuelle et Droit des médias et des technologies de l’information), vous pouvez choisir entre une panel large de cours allant de la création de sites web au marketing des réseaux sociaux.
Pour approfondir votre cursus vous devrez également réaliser deux stages minimum dans l’industrie des médias et des nouveaux médias : une opportunité unique de vous distinguer dans un marché où le réseau joue encore beaucoup et où les stages comptent énormément.
À l’ESCP, le Master Spécialisé en Médias le plus cosmopolite
L’ESCP est réputée en France et en Europe pour son ouverture et pour l’ambiance internationale qui règne dans ses couloirs. Ce cosmopolitisme, dû en particulier à des étudiants venus des quatre coins du monde, se retrouve aussi dans la diversité des profils et des carrières visées par ce Master : « L’objectif de ce programme est de préparer votre future carrière en tant que professionnel des médias : management appliqué aux médias, gestion de l’information, journalisme, production cinéma/télévision et production multimédia on-line/off-line ».
Pendant un an, que vous soyez en M1 ou en M2, vous vous préparez à des métiers qui ne se restreignent pas au journalisme : vous pourrez vous découvrir une vocation pour le consulting médias ou pour la production autour d’un programme très structuré au fur et à mesure de l’année.
Les six premiers mois du cursus combinent cours théoriques et cas pratiques, puis, et c’est là la marque de l’ouverture prônée par l’école, les étudiants partent un mois à l’étranger pour se confronter à des pratiques professionnelles et à des cultures qui leur sont inconnues. Argentine en 2006, Japon en 2007, Pérou en 2010, Afrique du Sud en 2011, Singapour/Kuala Lumpur en 2014 ou Birmanie en 2017… la liste est longue et fait rêver. Enfin, vous clôturerez votre année par 4 mois d’immersion professionnelle à travers un stage qui peut aussi être une promesse d’embauche après votre diplôme.
Au-delà de cette ouverture et de cette curiosité, ce qui caractérise le plus ce Master s est qu’il fait appel à l’esprit d’initiative des étudiants. Il incite à créer et à innover en matière de médias, dans un milieu en pleine mutation. Par exemple le site « CAMBODIA ESCP DAILY » a été créé dans le cadre du projet « Mediamonde » de la 30e promotion du Master Spécialisé Médias. Les étudiants y racontent leurs expériences et leurs aventures dans l’Asie qu’ils ont connue pendant 4 mois.
Les élèves organisent aussi plusieurs fois par mois « Les Petits Déjeuners du Club de la Presse » qui leur permettent de rencontrer des personnalités du monde des médias et de débattre de sujets d’actualité. Plutôt tentant non?
Doubles-diplômes
Vous pouvez aussi profiter des enseignements généraux proposés en école tout en vous spécialisant dans le journalisme via un double-diplôme. C’est une option qui plait généralement beaucoup aux élèves car elle permet d’acquérir deux formations qui se complètent : par exemple il est indispensable de comprendre le monde de l’entreprise, les phénomènes macroéconomiques et les grandes tendances de marché pour être capable d’écrire un article rigoureux sur le sujet.
Le tant attendu double-diplôme CFJ-HEC : former des journalistes économiques de haut niveau
Créé en 2014, ce double-diplôme permet à quelques étudiants (entre 2 et 5) de dernière année d’HEC de suivre des cours de journalisme à Paris et d’asseoir leur vocation.
Au delà d’un accord prestigieux entre deux écoles de renom, ce partenariat va dans les deux sens. Pour le Centre de Formation des Journalistes de Paris c’est un bon moyen de diversifier les profils de ses élèves : les profils écos intéressent de plus en plus les rédactions ! De la même manière, il permet à HEC de former ses étudiants au métier de journalisme, domaine en pleine mutation dans un monde où le digital prend le pas sur la presse écrite.
C’est avec cette double volonté que Julie Joly, directrice du CFJ, a lancé ce programme : «Beaucoup de journalistes économiques ont un solide cursus en économie, mais n’ont pas la formation journalistique et technique. Et il y a peu de profils éco dans les écoles de journalisme car les étudiants ont déjà un cursus long, qu’ils ne veulent pas allonger encore ». L’objectif de ce double-diplôme est donc de permettre à des étudiants d’HEC d’acquérir une formation complémentaire sans faire une ou deux années de plus.
Au-delà de cet aspect pratique, l’entente entre les étudiants d’HEC et ceux du CFJ est très bonne. Les heureux élus pour ce double-diplôme sont convaincus de vouloir devenir journaliste et le fait d’être prêt à renoncer à un métier « plus facile d’accès pour un métier de passion » leur attire le respect des autres étudiants. Alors osez affirmer votre vocation et n’ayant pas peur des conséquences !
Clémence Boyer, qui a fait partie de la première promotion à connaitre ce partenariat, expliquait dans une interview en 2014 : « le journalisme est un métier précaire. Cette peur revient avec la fin de l’année qui approche. Mais c’est tellement incroyable de gagner sa vie en écrivant, en faisant des rencontres et des découvertes constamment !». En plus, cette double formation fera de vous un profil atypique et très intéressant sur le marché du travail : en école de commerce on apprend à connaitre le monde de l’entreprise, à acquérir des savoirs théoriques sur le marketing, la gestion ou la finance, et à développer des compétences de «savoir-être».
Au CFJ, on apprend et découvre son futur métier, le fonctionnement d’une rédaction grâce aux stages, et des techniques, avec beaucoup de curiosité et d’enthousiasme. À vous ensuite de décider de votre spécialisation, mais pour beaucoup la formation initiale à HEC a été cruciale : «Si je dois vraiment rêver et m’imaginer dans une quinzaine d’années, j’aimerais bien être chef d’un service éco, car j’ai découvert à HEC que manager, mener des projets en groupe me plaisait beaucoup », expliquait ensuite Clémence Boyer.
Un double-diplôme original en management et sciences sociales
En 2011 l’EM Lyon et Sciences Po Lyon ont conclu un partenariat entre le programme Master in Management (programme Grande Ecole) et le cycle de formation de Sciences Po Lyon. Que vous soyez dans l’un ou l’autre établissement, ce double-diplôme vous permet de suivre un cursus au sein des deux institutions. A l’issue de vos études vous obtiendrez un double diplôme en management et sciences sociales, une combinaison originale et un vrai atout sur le marché du travail.
Mais quel lien avec votre attrait pour le journalisme ? Beaucoup de journalistes célèbres sont passés par les bancs de Science Po avant d’exercer leur passion : David Pujadas, Léa Salamé … Tout simplement parce que l’école procure un enseignement pluridisciplinaire en sciences sociales, très axé sur les problématiques sociétales qu’un journaliste sera menée à traiter.
Patrice Houdayer, ancien Directeur Général Délégué en charge des programmes masters à l’EM Lyon résume parfaitement la situation : « Parmi les étudiants formés à emlyon, certains souhaitent pouvoir exercer dans le secteur des affaires publiques ou dans le journalisme. Les compétences spécifiques développées à Sciences Po dans le cadre de ce partenariat leur ouvriront plus largement l’accès à ces professions. ».
Si vous choisissez ce double-cursus, vous intégrerez directement le second cycle de Science Po Lyon après les deux premières années du Programme Grande Ecole (Bachelor et 1ère année du MiM). Vous pourrez choisir entre trois parcours : Affaires publiques, Affaires internationales et Communication, qui viennent compléter la connaissance du droit privé et du monde de l’entreprise que vous recevez à l’emlyon.
C’est d’ailleurs cette complémentarité qui attire de nombreux étudiants, comme Prya Sandana, passée par le Programme Grande Ecole de l’EM Lyon: « Il y a une véritable complémentarité entre ces deux formations que les entreprises apprécient particulièrement. Lors de mes stages, ce double cursus m’a aidé à réaliser des missions qui nécessitaient à la fois des compétences techniques et managériales acquises à emlyon et l’esprit de synthèse développé à Sciences Po. »
En bonus : quand Audencia fusionne avec Science Com
Depuis quelques années, Audencia Nantes a fusionnée avec SciencesCom, l’Ecole de la communication et des médias, pour promouvoir une formation complète en matière de médias et de journalisme.
Si vous êtes actuellement en école de commerce, ce cursus ne vous sera accessible qu’après obtention de votre diplôme mais il reste l’exemple de l’importance que les écoles de management accordent de plus en plus à la communication. L’objectif est de former des personnes qui arriveront avec une réelle expertise des médias et avec un socle digital fort sur le marché du travail. De plus en plus de formations originales se créent aujourd’hui pour vous, futurs journalistes !
Associations étudiantes
En dehors de ce cadre assez scolaire, je vous engage vivement à vous investir dans des associations étudiantes qui vous font découvrir le monde des médias et du journalisme. C’est le meilleur moyen de vous créer une image personnelle de ce milieu et surtout de prendre des initiatives !
Usez de votre créativité car c’est que permet le cadre informel des associations. Et des associations médias ou journalisme, il y en a partout ! Voici un rapide aperçu des principales associations de ce type dans une poignée d’écoles de commerce.
À HEC : KIP et HEC Débats
Créé en novembre 2017 par des étudiants soucieux de promouvoir la culture et la libre pensée sur le campus, KIP (KipThinking, joli jeu de mots) se présente sous la forme d’un site internet où sont régulièrement publiés des articles aux thèmes variés : politique, économie, société etc. Comme les auteurs l’expliquent dans le manifeste de l’asso disponible en ligne, « les articles publiés sur KIP n’engagent que leurs auteurs. KIP relaie toutes les opinions justifiées et non haineuses » : c’est avant tout un média pluraliste et qui permet d’apporter son regard sur des thèmes d’actualité.
KIP est une association complète et large puisqu’elle permet de s’essayer au style écrit mais aussi à l’exercice difficile de l’interview et du tournage face à des personnalités emblématiques.
Dans un autre registre, HEC Débats reprend un exercice très prisé en école de commerce : des débats d’actualité avec une personnalité accueillie devant un amphi d’étudiants très à l’écoute. Qu’ils soient économistes, politiciens, philosophes, hommes, femmes, ces intervenants permettent de rassembler les élèves et de discuter pendant 1h30. Ceux qui animent ces conférences s’entrainent directement aux interviews et aux préparations de conférence que pourraient mener des journalistes qualifiés.
À l’ESSEC : Rêve FM, Les Mardis de l’ESSEC et Le Journal des Étudiants
Parmi les associations les plus prisées de l’ESSEC figurent bien évidemment les célèbres Mardis de l’ESSEC. Créée en 1961, cette tribune étudiante est née d’un besoin d’ouverture intellectuelle et culturelle et une envie de prendre part aux débats qui animent la société. Ces conférences du mardi soir ont vu passer plus de 613 invités, qu’ils soient artistes, écrivains, sportifs, journalistes, avocats, chefs d’entreprises ou hommes politiques, et ont été animées par près de 450 « mardisiens ».
Cette association, à travers l’exercice du débat et de l’interview, est un bon entrainement pour ceux qui seraient tentés par le journalisme et le monde des médias en général.
Dans un autre registre, Rêve FM est la radio tenue par des étudiants et pour des étudiants : pour tous ceux qui aimeraient s’essayer au journalisme de radio, cette association sera l’occasion de débats et de discussions autour de sujets plus ou moins sérieux.
Enfin, dans un style plus léger et décontracté, le JDE de l’ESSEC (Journal des Étudiants) publie sous forme papier et numérique des articles aux titres parfois insolents (par exemple : « Jean-Michel Blanquer, l’insaisissable petit soldat du quinquennat Macron »). Si vous voulez vous entrainer au journalisme imagé et provocateur, rejoignez l’asso !
À l’ESCP : OnAir
Pour les passionnés de musique, OnAir permet « d’écouter du bon son » . Cette radio tenue par des élèves promeut la diversité musicale à travers des émissions aussi larges qu’excitantes : Zion’Air, Electron’Air, On the Rock et RAP mais aussi Fev’Air, Air France, Moz’Air, Indie Air et We Air the World. La recette parfaite pour combiner un loisir musical et l’exercice difficile de tenir une radio et un média très suivi par les étudiants !
À l’emlyon : Verbat’Em
Verbat’EM rassemble une quinzaine d’étudiants, toutes promotions confondues, autour d’un même projet : la promotion de l’éloquence auprès des étudiants de l’emlyon, mais aussi au niveau national grâce à des partenariats avec d’autres associations d’éloquence.
Le principal évènement de Verbat’EM est le concours « Les plaidoiries du manager » qui permet de s’essayer à l’art oratoire. Mais l’association a aussi lancé un journal d’actualités, Le Kraken, dont la ligne éditoriale est politiquement neutre. Le bureau recrute des chroniqueurs et des illustrateurs qui commentent à leur manière l’actualité politique, économique, sociale, sportive et culturelle en France et dans le monde. La rubrique expressions du journal est un bon moyen de révéler votre plume au reste du campus !
À l’EDHEC : L’Agora, Etna, Le scandaleux
L’EDHEC aussi a son lot d’associations média : comme dans les autres écoles vous y trouverez une tribune étudiante très active, L’Agora, et un journal qui se distingue principalement par son ton extravagant et provocateur, Le Scandaleux.
Mais l’association la plus intrigante reste Etna. Elle se présente comme une association audiovisuelle et permet à ses membres de monter des vidéos grâce à des méthodes de pointe : modélisation 3D, motion design, site internet, captation son, utilisation de logiciels et de matériel spécifique. C’est sans doute la seule en son genre et une pépite pour les futurs monteurs et caméra man qui s’intéressent aux médias.
Leçon n°3 : inspirez vous de journalistes qui sont passés par des écoles de commerce
Nombreux sont les journalistes (et pas des moindres) qui sont passés par une école de commerce avant de briller dans le monde des médias ! Voici trois journalistes dont le nom ne vous est certainement pas inconnu et qui ont commencé par des études de management.
Claire Chazal, ancienne de HEC
Après un bac S mention assez bien, Claire Chazal sort diplômée de HEC en 1978 avant d’obtenir un DEA en économie à l’université Paris II Panthéon Assas.
Après avoir raté l’ENA, elle se lance dans une carrière journalistique en commençant en tant que reporter pigiste pour Europe 1, puis elle contribue à la rubrique économie des Echos. Mais c’est en 1988 qu’elle découvre sa vocation pour le journalisme audiovisuel : ses talents de présentatrice lui ouvrent les portes du JT de TF1 en 1991 qu’elle présentera jusqu’en 2015.
Stéphane Bern, diplômé de l’emlyon Connu pour son rire et ses anecdotes d’Histoire toujours plus folles les unes que les autres, Stéphane Bern est un ancien élève de l’emlyon dont il sort diplômé en 1985. C’est évidement dans des rédactions de magazines d’Histoire qu’il a fait ses gammes (Dynastie, Jours de France), mais il participe aussi à des émissions plus légères à la radio et à la télévision (Les Grosses Têtes sur RTL).
Au-delà de sa carrière tant enviée, Stéphane Bern est un homme engagé : il fait partie de ceux qui sont convaincus qu’aucun journaliste n’a le même profil et qu’il faut cultiver cette différence. D’ailleurs en 2005 il était invité à l’ESC de Dijon (devenu la Burgundy School of Business) pour raconter ses années à l’emlyon (Sup de Co Lyon), ses premières expériences dans la presse, et inciter les passionnés de journalisme à se lancer !
Emmannuel Chain, alumni HEC
Emmanuel Chain a un parcours de premier de classe : passé par les bancs du collège Stanislas et au lycée Henri IV , il sort diplômé d’HEC en 1985. Et sa formation en école de commerce se ressent profondément dans sa carrière de journaliste : en plus d’animer des émissions à la radio ou à la télévision (Regarde le monde sur Canal J en 1994), il créé et produit de nombreux projets. Vous ne le savez sans doute pas mais c’est lui qui est à l’origine de l’émission qui rassemble des millions de téléspectateurs sur M6 chaque dimanche soir, Capital.
Faire une école de commerce avant de faire du journalisme permet aussi de pouvoir gérer correctement des groupes de médias, de presse ou des projets à la télévision.
Leçon n°4 : multipliez les stages ! (et les piges)
Premièrement, faire un stage terrain vous permettra de confirmer ou non votre intérêt pour le journalisme. Car si les formations évoquées donnent un aperçu de ce que pourrait être votre métier, rien ne vaut une situation réelle pour vous aider à vous rendre compte de ce qui vous attend.
Il est également possible de commencer en tant que pigiste (journaliste freelance payé à l’article) afin d’acquérir une expérience que vous n’apprendrez jamais en cours. Comment s’adresser à un invité, améliorer son articulation au micro, savoir formuler correctement une question … Mais le plus important dans un marché où tout marche encore beaucoup au « réseau » c’est qu’un stage ou une pige étofferont votre CV et multiplieront vos opportunités d’offres d’emploi rapides après votre diplôme.
Leçon n°5 : ne vous mettez pas trop la pression, beaucoup de journalistes n’ont pas fait de formation particulière en journalisme
Traditionnellement, aucune formation n’était requise pour faire du journalisme et beaucoup commençaient dans une rédaction simplement parce qu’ils avaient les qualités requises : vivacité, goût de l’enquête et du contact, bonne plume, belle voix, culture générale… Aujourd’hui encore, aucun diplôme n’est vraiment exigé et c’est pour cela que votre cursus en grande école de commerce vous assure déjà un profil intéressant et atypique !
En plus de cela, si vous choisissez de suivre une des formations exposées dans cet article, vous séduirez alors beaucoup de médias et vous aurez des bases solides pour entrer dans un milieu toujours plus sélectif et difficile.
Il y a quelques années, quand j’étais moi-même aspirante à une école de commerce et que j’étais aussi intéressée par le journalisme, j’étais allée à une conférence de Jean-Michel Apathie aux célèbres « Mardis de l’ESSEC ». Premièrement il est important de rappeler que Jean-Michel Apathie ne s’est engagé dans la voie du journalisme que tard et après de nombreux « petits boulots » : il quitte l’école à 14 ans et commence à travailler dans l’épicerie-café de ses parents, puis devient vendeur de voitures à Biarritz et garçon de café à Lourdes. Il reprend ses études à 24 ans et sort enfin diplômé de l’IUT de journalisme de Bordeaux.
Comme quoi on peut toujours devenir journaliste en ayant fait d’autres choses avant, et parfois très différentes. Ensuite, après une séance passionnante, j’étais allée lui demander si j’avais besoin de faire une école de journaliste après l’école de commerce dans laquelle je semblais déjà bien engagée. Sa réponse était claire : les profils écos séduisent beaucoup les rédactions et l’important c’est de faire ce qui nous plait.
Alors à tous ceux qui hésitent encore à faire du journalisme, osez prendre une voie atypique pour des étudiants en école de management !
Tu veux en savoir plus sur les médias en école ? Essaye notre article « Quels médias suivre en école de commerce ? » ! Ou l’ESSEC qui lance son incubateur The Media House !