Etre pris au sérieux face à des interlocuteurs plus âgés que soit quand on a la vingtaine peut s’avérer des plus intimidants. Nous avons recueilli le témoignage de Pierrick, étudiant à NEOMA qui se trouve confronté à cette problématique au quotidien :
Je m’appelle Pierrick Lallemand, j’ai 20 ans et je suis Président d’Altéo Conseil, la Junior-Entreprise de NEOMA BS, Campus de Rouen, ainsi que Coach Google Pour les Pros chez Google France. Je suis aussi en Master 1 à NEOMA Business School.
J’aime prendre des responsabilités et lorsque je me lance dans un projet, c’est toujours à 200%. C’est donc assez naturellement qu’après un an en tant que Chef de Projet Junior chez Altéo, j’ai suivi le process de sélection afin d’en devenir Président.
C’était pour moi le début d’un grand challenge : être pris au sérieux par des entrepreneurs, des TPE, PME et grandes entreprises, à vingt ans !
Se retrouver dans la gueule du loup
En tant que Président, je suis en charge de la gestion des partenariats, des clients, du mangement de la structure ainsi que des relations publiques et de presse. Ce qui m’amène souvent à me retrouver devant des personnes ayant déjà une grande carrière et qui forcément ont beaucoup plus d’expérience que moi : des « grandes personnes ».
Au début, c’est un peu intimidant, on a vraiment l’impression de ne pas être encore prêt, de se sentir « trop jeune » et de manquer de recul, puis petit à petit, on s’y fait ! Ce que je veux dire par là, c’est qu’on se rend compte qu’effectivement on est jeune et on aurait tendance à être stressé et penser que c’est un frein.
Je le dis dès maintenant, c’est faux !
Nous sommes curieux et déterminés, être jeune n’est pas un frein, c’est une opportunité.
Ce qui fait notre différence, c’est être capable de faire preuve d’autant de sérieux et de professionnalisme que n’importe laquelle de ces « grandes personnes » et en portant un œil nouveau sur ce qui nous entoure. On ne s’en rend pas forcément compte mais notre regard sur le monde est différent, un regard qu’on pourrait qualifier de « singulier », car novateur.
Et du coup, on fait quoi ?
Eh bien tout simplement on fait. On ne se pose pas la question.
Être renseigné et préparé
Aujourd’hui, on peut être jeune et avoir des compétences très poussées dans un ou plusieurs domaines. Il ne va pas s’agir d’étaler son savoir, mais de montrer que l’on sait de quoi on parle.
Nous sommes jeunes mais nous pouvons prouver que nous sommes compétents. Lorsque l’on dialogue avec une entreprise, il est essentiel de montrer que l’on s’est avant tout bien renseigné sur son contexte et s’assurer que l’on maîtrise tous les sujets qui pourraient être évoqués. C’est un gros travail de fond mais cela permet aussi de réellement monter en compétence.
Sortir de la relation parent-enfant
Tout comme nous pouvons être amené à manager des personnes plus âgées, nous pouvons nous retrouver à négocier, dialoguer … à devoir être pris au sérieux par des personnes plus expérimentées.
Il est essentiel de prendre confiance en soi, de savoir que si nous nous retrouvons dans cette position aujourd’hui, c’est parce que nous avons déjà prouvé nos compétences et notre sérieux. Il ne s’agit pas de prendre quiconque de haut mais plutôt de voir les gens, peu importe leur âge, comme des collaborateurs. Comme qui dirait, « on ne juge pas un livre à sa couverture. »
Ne pas sous-estimer son interlocuteur
Ce n’est pas parce que l’interlocuteur et nous, n’avons pas le même âge, que nous sortons tout juste de prépa et que lui est déjà bien installé à son poste, que nous ne pouvons pas travailler ensemble et que nous ne pouvons pas faire preuve d’expertise. Au même titre que le « jeune » ne doit pas être sous-estimé, il ne faut pas sous-estimer l’interlocuteur. Notamment sur des sujets sur lesquels on peut penser que nous sommes plus à l’aise du fait de notre âge, comme par exemple les nouvelles technologies.
Respecter l’autre, c’est réussir à se faire respecter.
Ne pas trop en faire
Nous n’avons pas tout à prouver. Trop en faire, c’est se décrédibiliser. Il ne faut pas chercher à « en jeter » pour compenser un quelconque manque de confiance en soi. L’important, c’est déjà de se prendre soi et ce que l’on fait au sérieux, le reste vient naturellement. Il ne sert à rien d’étaler toutes ses connaissances et expériences lors d’un rendez-vous dans l’espoir de faire comprendre à son interlocuteur que oui, nous sommes compétents. Montrez-le lui plutôt en gérant avec professionnalisme sa demande.
Soyez-vous-même
Il n’y a absolument aucune raison pour que votre interlocuteur vous dévalorise. Sachez ce que vous valez et ce que vous voulez et exposez-le avec sérieux. Ne soyez pas quelqu’un d’autre lors d’un rendez-vous, assumez-vous car votre interlocuteur lui, le fait. Donc no stress, vous n’allez pas être jugé en permanence et surtout ce n’est pas l’objet de votre rencontre. Même si c’est pour un entretien d’embauche, si vous êtes obligé d’être quelqu’un d’autre tout au long de votre expérience dans une entreprise, à quoi ça sert … ?
Au bout du compte…
Que ce soit pour un entretien d’embauche ou un rendez-vous professionnel, être jeune est loin d’être un défaut. Vous n’allez pas changer en deux jours le fait que vous avez vingt ans et que vous n’avez pas déjà 20 ans d’expérience.
Par contre, il est essentiel de renvoyer une image professionnelle lors d’un rendez-vous. Encore une fois cela passe par plusieurs choses : être vous-même et être préparé notamment ! Dites vous bien que vous avez déjà prouvé votre sérieux à de nombreuses reprises : en prépa, en colo, dans votre job d’été, dans votre pratique du sport ou de la musique … !
Finalement, être jeune ça ne veut pas dire avoir zéro expérience, loin de là. Ça ne veut pas dire non plus ne pas être sérieux ni professionnel. Être jeune c’est le moment d’être ambitieux, de s’investir à 200% dans des projets, tout ça en sachant qu’on a encore de nombreuses expériences à venir !
Être jeune c’est le moment d’apprendre et de profiter à 200% des opportunités qui nous sont données !