Année de césure, photographie, projets professionnels… Maxime Banlier, étudiant en alternance à KEDGE, a rejoint l’école via les concours AST. Il revient pour nous sur son parcours et nous raconte son chemin atypique vers le monde du management !
Les débuts de Maxime Banlier
Qu’est-ce que tu voulais faire dans ta jeunesse ?
J’ai un parcours qui peut se rapprocher d’un parcours commercial : j’ai un papa qui bosse dans l’automobile, c’est quelqu’un qui m’a beaucoup inspiré et qui m’inspire beaucoup dans ma vie. À la base, je m’étais dit que je travaillerais dans le commercial, parce que j’adorais le contact humain et le contact client en général.
Pourquoi être allé vers un IAE ?
J’ai trouvé que c’était peut-être cloisonnant de faire un BTS, très technique (…) et j’ai pensé que je pouvais tenter une aventure d’études très généraliste. J’avais envie, en plus de ça, de connaître la fac, donc je me suis inscrit en IAE, à La Rochelle, pour décrocher ma licence. J’avais toujours en tête cette perspective commerciale : j’ai fait des stages dans l’automobile et je me m’y suis franchement épanoui.
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Le passage de Maxime Banlier chez Peugeot
Pourquoi as-tu fait une pause dans tes études ?
À la fin des IAE, il faut avoir le « score IAE », un concours qui ressemble beaucoup au TAGE-MAGE. Je l’ai eu, mais je ne savais pas quel master m’intéressait, donc je me suis dit qu’il valait mieux faire un choix réfléchi plutôt qu’un choix par défaut. Et ayant des contacts dans l’automobile, des compétences relationnelles de vente et une connaissance des produits, je me suis dit que j’allais faire une pause. Donc j’ai fait de la vente sur événement – des foires, des événements client – pour Peugeot, et ça m’a beaucoup plu.
Quelle expérience t’a le plus marqué chez Peugeot ?
J’ai dû former des collaborateurs d’un concession pour un audit de qualité et je me suis senti hyper utile. J’avais 19 ans et il y avait des collaborateurs de 50 ans, qui avaient 30 ans de métier, qui ont accepté de m’écouter pour passer cet audit. C’est là que je me suis dit que je n’irais pas forcément dans le commerce, mais dans l’accompagnement des équipes.
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Le retour de Maxime Banlier vers les études
Qu’est-ce qui a motivé ton retour aux classes ?
Au bout de quelques mois, je me suis dit que j’aimerais bien faire un master. Ça a été aussi l’année du COVID, qui forçait une forme de raisonnabilité sociale, donc j’étais tout seul dans mon appart et je me suis dit « on va bosser ». Je n’y connaissais presque rien au monde des écoles de commerce. J’ai appris presque tout à ce moment-là. J’ai beaucoup postulé, j’ai eu un vrai feeling avec KEDGE et, quand ils m’ont accepté, je n’ai pas hésité une seule seconde.
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Pourquoi aller spécifiquement vers les écoles de commerce ?
On dit souvent que les IAE sont « les écoles de commerce publiques ». J’avais les mêmes cours en termes de thématiques d’enseignement qu’à La Rochelle. Ce qui m’a vraiment attiré, c’est l’approche expérientielle de l’école. Au lieu de nous encourager sur des apprentissages théoriques, elle nous pousse à monter des projets, à intégrer des assos, etc. J’ai donc voulu expérimenter un enseignement qui allie à la fois un enseignement théorique, avec un niveau assez élevé, et des modes de mise en pratique intéressantes, des structures de co-développement, etc.
L’expérience AST de Maxime Banlier
Pourquoi ne pas avoir fait une prépa ?
La prépa, ça ne correspond pas tellement à mon mode de fonctionnement : je trouve ça très utile pour se donner un cadre quand on en a besoin, parce qu’en sortant du lycée, on n’a pas forcément la discipline nécessaire pour aller à la fac. Mais je ne voulais surtout pas définir mon chemin dès le début. Parce que, quand on fait prépa, on se destine à aller en master, quoi qu’il arrive. On ne fait pas prépa pour faire un bac+3 et s’arrêter. Alors que j’aurais pu arrêter ma licence et avoir un diplôme avec une valeur brute en l’état !
Tu as fait les concours ECRICOME. Comment se sont-ils passés ? As-tu fait face à des difficultés particulières ?
J’avais déjà eu l’occasion de préparer le TAGE 2 et je m’en étais bien sorti parce que j’avais préparé le score IAE, et que ce sont des bases techniques similaires. Pendant le COVID, il y a eu une petite accommodation des concours, qui se faisaient aussi sur dossier : on a pu mettre en avant ce qu’on avait fait pendant notre parcours. J’avais beaucoup d’expérience dans le parcours associatif et je sais que KEDGE avait été très réceptif à ça.
Tu as senti une différence de traitement dans l’école, parce que tu es arrivé d’un concours AST ?
Ici, les prépas sont connues pour avoir une capacité de rigueur parce que, forcément, la prépa vient te chercher dans des retranchements de travail et les AST 2 sont connus pour être de grands pragmatiques. En général, on a des enseignements plus portés vers le terrain, un peu plus d’expérience professionnelle, donc on est assez adaptés au terrain. Quand on a des groupes de travail qui regroupent des AST 2 et des prépas, ça crée de super échanges. Dire que les AST 2 « ne feraient rien », je ne trouve pas ça logique, parce qu’on a tous les mêmes cours et, si on a notre diplôme, c’est que, forcément, on bosse.
L’histoire d’amour de Maxime avec KEDGE
As-tu eu des craintes avant d’arriver à KEDGE ? Comment tu décrirais ton insertion dans l’école ?
J’avais forcément des craintes, parce que je viens de l’île d’Oléron, qui est une campagne touristique, d’un lycée où il y avait 400 personnes. À la fac, on était 400 en L1 et 150 en L3. Mes parents n’ont pas fait de très grandes études, j’ai un parcours normal, je suis quelqu’un de normal ! Et à KEDGE, il y a vraiment beaucoup de proximité, il n’y a pas ce côté élitiste. Même si on pourrait le croire : en arrivant, je me suis dit « je viens de la fac, je vais arriver avec des gens très éduqués, qui viennent que d’un certain milieu », mais je suis arrivé dans une classe super familiale dès le début ! Je n’ai jamais vu la différence.
En quoi a consisté ta formation ?
En fait, dans les cours, il y avait un apport théorique certain, mais avec un vrai côté pragmatique. Le droit du travail est le meilleur exemple : il y a des lois, donc on apprenait ces lois et leur contexte d’application par des études de cas. Il y a aussi une grosse partie « Pro-Acts », qui sont encadrés par le département « Learning by Doing » de l’école. Soit tu prends un projet qui existe déjà, soit tu choisis toi-même tes projets. J’ai fait les deux : je suis rentré dans une association, je suis devenu responsable d’un de ses pôles (je gérais les membres de cette association) et j’ai lancé mon propre projet de création de documentaires sur des thématiques de sports extrêmes. Ce n’est pas le thème qui compte, c’est le fait que je mène le projet, que j’aie un cahier des charges, que ça ait vocation à être publié, etc.
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Maxime Banlier : Cultura, Sopra-Steria & photographie
On voit que t’as un gros attrait pour le monde de la photo. Est-ce que ça a joué dans le choix d’une alternance chez Cultura et est-ce que ça va jouer dans tes futurs environnements professionnels ?
C’est une question que je me suis posée longtemps. J’ai commencé la photo à la fac, ça m’a intéressé techniquement, j’ai intégré une asso où j’ai commencé à apprendre et à devenir « bon ». Mais je me suis toujours dit « on ne mélange pas passion et boulot » parce que, si demain, c’est la photo qui me nourrit et qu’il y a des mois difficiles, je ne veux pas que la photo me fasse me sentir mal. Mais, avec du recul, je l’ai toujours un peu insérée dans mes jobs : à Cultura, je fais la photo des événements. Généralement, avant de sous-traiter, quand ce sont des projets sur lesquels, avec mon matériel, je peux assurer, on me demande. Et je l’avais dit à la conférence, j’ai signé un contrat de travail chez Sopra-Steria et je me dis que si je peux apporter ma petite pierre à l’édifice à l’avenir, en faisant de la photographie, en mettant en valeur l’entreprise ou les gens qui sont à l’intérieur, ça serait bénéfique pour tout le monde.
En quoi consiste ton alternance ?
Chez Cultura, je suis dans le département « recrutement et marques employeur » et je suis chargé de projets de recrutement sur l’ouverture de magasins. Avant, quand on ouvrait un magasin, il n’y avait pas de process. Maintenant l’idée, c’est d’aider le directeur de magasin, qui a énormément de choses à faire à l’ouverture, en vraie fonction support. J’ai eu la très belle expérience de la concrétisation d’un projet la semaine dernière : je suis venu apporter un accompagnement au directeur du futur magasin d’Angers, pour recruter l’intégralité de son équipe. On a laissé un super souvenir aux candidats, même à ceux qui n’étaient pas pris, parce qu’on a une méthode d’entretien tournée vers le conseil. Même si tu ne peux pas rejoindre l’équipe, pour plein de raisons, on t’explique pourquoi et, si on a des conseils à te donner, on te les donne avec beaucoup de bienveillance.
L’avenir de Maxime Banlier
Tu souhaites t’orienter comment pour la suite de ton parcours professionnel ?
J’ai une perspective depuis longtemps et, mine de rien, le chemin n’est pas celui que je pensais, mais la direction semble la même : j’ai toujours pris énormément de plaisir à transmettre. Je vais chez Sopra-Steria dans cette dynamique : on vient analyser une situation pour une entreprise quand elle n’en a ni le temps ni les ressources, en proposant des axes d’amélioration. Pour moi, l’aventure commence et je ne doute pas qu’elle sera bonne, mais, dans l’idée, j’aimerais travailler dans l’environnement des Grandes Écoles et en particulier dans la mienne. J’attends encore de gagner en compétences et j’aimerais par la suite, au fur et à mesure, transmettre le savoir, les expériences que j’ai eues, etc. Parce que c’est ce qui régale le plus les élèves : le fait de se dire « j’ai eu une expérience théorique, d’un doctorant hyper calé sur le sujet et un professionnel de l’entreprise peut venir parler de l’application, de paramètres pas forcément visibles ». Je ne pense pas faire un doctorat, je ne pense pas avoir la fibre pour ça, mais devenir vacataire ou accompagnant pour les « Pro-Acts », ce serait un vrai accomplissement de vie.
Dans tout ton parcours, ce qui te motive, c’est surtout le parcours humain ?
Bien sûr, j’ai un infini respect sur les gens sur le terrain. Ça vient de mon éducation – ma maman travaille en pharmacie, mon papa en concession, parce c’est eux qui génèrent la valeur : moi, je ne vends rien. À Cultura, si je veux produire quelque chose, j’enfile un gilet et je vais vendre un produit, c’est comme ça que je crée de la valeur. Donc les fonctions support, on aide à solutionner des problématiques, en soutien, et c’est l’approche que je veux garder en magasin. L’idée c’est de dire, quand j’y vais : « je suis là, j’ai des connaissances, du temps et je peux essayer de vous aider sur des sujets que je commence à connaître ». Parce que c’est difficile d’être expert de tout et c’est bien de pouvoir, de temps en temps, appeler un soutien.
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