En septembre 2018, Antoine-Baptiste Leonetti et Henri Puigsarbé, étudiants dans une école du top 10, décident de s’attaquer à un phénomène que tout le monde connaît : la gueule de bois. Les deux compères ont donc créé Alcoool, une boisson qui réduit considérablement les effets qu’on peut éprouver les lendemains de soirée arrosée. Ils nous expliquent comment fonctionne leur solution.
Quel est votre parcours ?
Henri Puigsarbé : Je viens de Perpignan. J’ai fait deux ans de prépa à Paris avant d’intégrer une école du nord de la France. À Lille, la vie étudiante est très développée, il y a beaucoup de jeunes, la ville bouge ! C’est dans cet environnement qu’a commencé à mûrir l’idée d’une boisson anti-gueule de bois.
Antoine-Baptiste Leonetti : Je viens de Corse, puis j’ai vécu six ans à Tahiti avant d’intégrer l’Université Paris-Dauphine. Je ne voulais pas faire de prépa, car je souhaitais concilier sortie-rugby-travail. J’ai fait une licence d’économie appliquée, parcours ingénierie financière. J’ai ensuite postulé dans la même école que Henri et j’ai été admis. Tout comme lui, je suis passionné de rugby. On s’est tous les deux rencontrés dans l’association dédiée à l’école.
Comment est né le projet Alcoool ?
HP : On se voyait beaucoup et on s’est rendu compte que c’était bête de sortir pour ensuite gâcher les lendemains de fête. On profite d’une soirée, mais on le regrette dès le réveil !
ABL : Henri vit dans une famille d’entrepreneurs. On s’est donc dit que nous allions monter notre entreprise dédiée au remède anti-gueule de bois. On a regardé ce qui se faisait, notamment en Corée du Sud où le marché est énorme. Nous avons découvert une étude sur le nashi, une poire coréenne, qui est l’ingrédient principal des solutions développées dans ce pays.
HP : À elle seule, elle atténue les effets de la gueule de bois. Nous avons donc contacté un laboratoire sud-coréen qui produit des boissons similaires depuis plusieurs années pour qu’elle élabore une recette avec nous, respectueuse des normes françaises en matière de compléments alimentaires.
ABL : Pour pouvoir commercialiser un produit sur notre marché, il est très important de le faire valider par la DGCCRF. Il faut vérifier la validité de nos ingrédients. C’est un travail qui nous a pris plusieurs mois, car nous n’avions aucune connaissance scientifique sur le sujet.
Comment fonctionne Alcoool ?
ABL : C’est une boisson détox. Il faut la boire d’un seul coup, mais il est important de ne plus ingérer d’alcool après l’avoir prise, pour ne pas annuler ses effets. Elle va agir pendant votre sommeil sur les enzymes créées par le processus de métabolisation de l’ethanol par notre organisme.
HP : Alcoool est composée de cinq ingrédients. Le chardon-Marie et la figue de Barbarie vont nettoyer votre foie. Le nashi va adoucir vos lendemains de soirée, tandis que les électrolytes vont vous permettre de rester hydraté. Enfin, nous avons mis du curcuma et des baies de goji pour un effet détox.
Vous avez intégré l’incubateur de l’école. Comment a réagi le jury en entendant votre projet ?
ABL : La plupart des gens ne nous prend pas au sérieux. Il se disent « si c’est si facile, pourquoi personne ne l’a fait avant ? ». Mais nous avions bien préparé notre pitch, nous avons montré que le projet Alcoool était solide et qu’il y avait un marché énorme qui se cachait derrière. Ils nous ont pris tout de suite, car notre idée leur a plu.
Où en est votre projet Alcoool actuellement ?
HP : Nous venons de débuter notre campagne Ulule le 5 novembre. Notre objectif est de réaliser 100 préventes pour pouvoir vraiment lancer notre entreprise [lors de la rédaction de cet article, Alcoool affichait 444 préventes, NDLR]. Nous proposons plusieurs packages : du pack bouteille avec décapsuleur à la boîte de six bouteilles. Avec Ulule, nous voulons fédérer une communauté de testeurs avec qui nous allons échanger pour créer, pourquoi pas, des nouveaux produits dans un avenir plus lointain.
Lire aussi : Rencontre avec Raphaël Vullierme, diplômé de HEC Paris, cofondateur et CEO de Luko.
C’est quoi la suite pour vous ?
ABL : Nous avons beaucoup réfléchi à notre business model et nous sommes actuellement en train de sélectionner plusieurs BDE avec qui nous voulons créer des partenariats. Les étudiants forment une population qu’on connaît bien et qu’on adore. Nous comptons mettre en place des concours tous les mois en récompensant les BDE qui auront atteint certains objectifs.
HP : Notre autre canal de distribution, ce sera les wedding planners. Aujourd’hui, il n’existe aucun produit qui permet aux invités de profiter de la soirée tout en étant en forme pour le brunch du lendemain. Nous allons également nouer quelques partenariats avec des bars à Lille et à Paris, ainsi que les rooftops.
ABL : Par ce biais, nous espérons toucher les entreprises qui organisent des séminaires ou des afterworks avec Alcoool.
Retrouvez la campagne d’Alcoool ici !