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Vie d’asso #9 – HeforShe – NEOMA BS, KEDGE BS, ESSEC BS

Il y a des problématiques sociétales si importantes qu’elles transcendent allègrement les rivalités habituelles entre les assos des différentes écoles de commerce. Le 9 février dernier, dans les locaux parisien de NEOMA BS,  la « Fédération HeForShe » représentée par Violette Gresser, Présidente, et Pogo-Swann Bastelica, Secrétaire Général ont co-signé la Charte de la Fédération HeForShe regroupant des étudiants issus de 6 Etablissements de l’Enseignement Supérieur dont trois business schools : NEOMA BS, KEDGE BS et ESSEC BS. Entretien croisé avec Violette Gresser, Clara Szybowicz et Nadia Oukhouya Daoud, respectivement présidente à NEOMA Reims, chef de projet à KEDGE Marseille et chef de projet à KEDGE Bordeaux.

Pour commencer, quelles sont à vos yeux les valeurs essentielles d’une antenne d’HeforShe ?

Violette : Il est essentiel de comprendre que la base du mouvement HeForShe est d’impliquer les hommes dans une cause qui touche l’ensemble du tissu social, les valeurs essentielles sont donc de prôner l’humanisme et la tolérance à travers la question de l’égalité.

Clara : A nos yeux, HeForShe n’est pas une campagne « féministe par excellence ». Nous sommes bien évidemment féministe mais ne voulons en aucun cas revendiquer des valeurs extrêmes, comme peuvent le faire le groupe activiste Femen. C’est en effet ce genre d’action extrême qui donne une mauvaise image des actions pour la parité Hommes/Femmes aux étudiants, et notamment aux hommes. Les valeurs essentielles de notre action sont la prévention et l’action par la prévention, la discussion et la sensibilisation. Notre action a pour but de sensibiliser les élèves en prônant une valeur d’égalité, de respect mutuel et de respect des différences, et surtout de respect par le travail.

 

Quelles sont les actions que vous êtes amenés à mettre en place ? Quel message voulez-vous véhiculer auprès des étudiants ?

Nous avons co-organisé une UpConférence, une action nationale qui a lieu chaque année dans la sphère de l’éducation. Nous avons organisé un concours photo pour impliquer les étudiants dans une réflexion active autour de l’égalité. Nous avons fait deux campagnes de communication ayant pour but de sensibiliser les étudiants sur le sexisme au quotidien.  Nos actions à venir concernent la constitution d’une Fédération HeForShe pour donner de l’ampleur à notre mouvement et un concours vidéo pour la journée de la Femme. Nous continuerons bien entendu à faire des actions intermédiaires comme des collectes de fonds ou des partenariats avec des antennes nationales telles que Amnesty.

Le message que nous cherchons à véhiculer auprès des étudiants est que la question de l’Egalité Homme Femme concerne tout le monde, au quotidien, et qu’en dépit des grandes avancées sociales que nous avons pu connaître, il reste encore énormément de chemin à parcourir.

 

Avez-vous parfois le sentiment que votre initiative dérange ?

 

Violette : Oui, car notre action a pour vocation d’éduquer et de faire évoluer les mentalités. Et de fait, faire bouger les mentalités c’est souvent mettre en lumière des habitudes culturelles ancrées dans des pratiques. Par exemple, le slut-shaming, le harcèlement de rue, les inégalités salariales sont souvent dénoncées et pourtant on essaye encore aujourd’hui de minimiser ces phénomènes ou prouver qu’ils n’existent pas.

Clara : Je pense que notre initiative ne dérange pas, elle soulève évidemen raison des idées qu’elle véhicule. Mais elle soulève surtout l’intérêt des futurs managers de demain que sont les élèves de KEDGE BS. Ils sont curieux de se confronter à ce problème de société même si certaines personnes associent HeForShe à une initiative féministe.

 

Comment est venue l’idée de fédérer les associations paritaires des écoles autour d’HeforShe ?

Violette : Tout d’abord la question de l’égalité Homme Femme concerne tout le monde et en priorité les managers que nous serons demain. Fédérer les écoles, c’est donner de la puissance au mouvement, cela pousse les associations à aller de l’avant car la concurrence entre les différentes écoles est rude. De fait, un thème tel que celui de l’égalité Homme Femme est aujourd’hui très porteur en entreprise, fédérer les associations c’est se donner la possibilité de sensibiliser au plus grand nombre les étudiants à la question de l’égalité.

 

Comment se manifeste l’aide que vous apporte les Nations Unies ? De même, l’Etat français vous soutient-il ?

Clara : Nous sommes avant tout en contact avec ONU Femmes, qui est une association de l’ONU. L’aide qu’elle nous apporte se situe d’abord au niveau de la visibilité, étant donné qu’elle nous a permis d’utiliser le logo HeForShe et nous a fournis des supports de communication tels que des plaquettes digitales.
ONU Femmes nous a également envoyé une représentante lors de notre journée de lancement qui a eu lieu l’année dernière et cette représentante est intervenue lors d’une conférence organisée à Kedge BS Marseille.

Violette : L’ONU Femmes nous soutient en nous laissant libre accès à la communication officielle d’HeForShe. Nous sommes en contact avec l’antenne américaine UN Women mais aussi l’antenne française qui connaît l’existence du Sommet HeForShe et de la constitution de la Fédération. L’Etat Français soutient notre cause en planifiant des programmes de sensiblisation à l’égalité, et contre le sexisme. Par ailleurs nous avons été labellisés #SexismePasnotreGenre par le Ministère  de La Famille, Droit de l’enfant et du Droit Des Femmes, donc directement par le cabinet de Laurence Rossignol !

 

Où en est l’asso dans vos écoles respectives ? Quelles actions avez-vous déjà réussi à mettre en place ? Combien comptez-vous de membres actifs au sein de celles-ci ?

 

Violette : En tant qu’association fondatrice de la Fédération (antenne de NEOMA Reims) nous nous sommes plutôt bien développés en un an. Vous pouvez retrouver toutes nos actions sur notre page Facebook  (Plus de 1000 likes, c’est une véritable réussite !). L’association compte actuellement une vingtaine de membres mais nous allons refaire des recrutements car nous savons que d’autres personnes sont intéressées pour rejoindre l’association.

Clara : L’association est née en novembre dernier au sein de KEDGE BS. Dès lors, nous avons mis en place de nombreuses actions sur notre campus, telle qu’une grande journée de lancement au cours de laquelle nous avons fait signer plus de 150 chartes à tous les parties prenantes de l’école (Elèves, administration, professeurs…) et avons informé les gens sur la situation actuelle de la parité. Nous avons également réalisé une exposition de photographies, avons affiché le « Projet crocodile » sur le harcèlement de rue au sein de l’école et avons participé à une grande conférence « Sexisme pas notre genre » pour des chefs d’entreprise. Nous sensibilisons également les jeunes et les adolescents lors d’action de prévention, notamment par le biais du sport. Nous organisons régulièrement des repas à thème en collaboration avec d’autres associations de l’école pour parler de la condition de la femme dans le monde.
Ainsi, nos actions sont menées auprès de différentes cibles : les parties prenantes de l’école, la jeunesse, les entreprises…

Nadia : A KEDGE Bordeaux l’équipe compte 6 membres actifs et nous nous apprêtons à recruter de nouveaux membres. Nous avons lancé le projet en novembre 2015 et avons réussi à organiser divers événements au sein de KEDGE (conférence, table ronde, stand intéractif, ateliers…) et surtout à obtenir une place importante sur la scène des associations à Bordeaux avec divers invitations qui nous ont permis de faire connaître notre projet et de rencontrer des personnes qui agissent en faveur de l’égalité des sexes (table ronde à la mairie de Bordeaux lors des Sociétales, dîner-débat avec Alain Juppé, pitch lors de la journée du MEDEF Sud-Ouest, pitch lors du Parlement d’Avenir, interviews…)
Nous travaillons par ailleurs avec l’administration de l’école et le service RSE afin de pérenniser le projet et lui permettre de prendre plus de place au sein de l’école.

 

Votre association en faveur de la parité… est-elle paritaire ?

Clara : L’année dernière lorsque nous avons monté le projet nous étions 12, 4 garçons et 8 filles. Cette année, après avoir effectué des recrutements, nous sommes 17, 4 garçons et 13 filles. Les garçons n’osent pas forcément s’engager dans ce genre de projet, du fait de la crainte de remarques désobligeantes. Mais ceux qui s’engagent le font par réelle conviction et parlent notamment énormément du fait qu’ils n’ont « pas envie de voir leurs petites soeurs soumises à de telles discriminations », ce qui rend leur engagement d’autant plus fort.

Nadia : Malheureusement non. Nous n’avons actuellement qu’un seul garçon, Martin dans notre équipe qui est notre responsable Communication mais nous espérons en attirer plus lors des prochains recrutements.

Violette : Nous essayons d’avoir un maximum de mixité en interne, en tant que garçon vous avez souvent une place de choix dans une association dont la cause est en premier lieu souvent féminine. Pourtant, les hommes sont souvent bien plus que concernés par la thématique de l’égalité. Le viol masculin par exemple, peine aujourd’hui à être reconnu comme un véritable crime.

 

A terme, comment pérenniser cette « franchise » HeforShe et lui permettre de prendre de l’envergure ?

Violette : Comme toute Fédération, notre rôle est d’informer, mais surtout de former des antennes associatives prêtes à se créer sur notre modèle. En tant que Présidente de l’antenne de Reims et Fondatrice de la Fédération, c’est ce que j’ai fait en lançant l’initiative à Rennes et à Rouen par exemple. Il m’arrive régulièrement d’avoir des étudiants de toute la France au téléphone pour savoir comment lancer leur propre association HeForShe autour de l’égalité. C’est en cela que je réalise que c’est une thématique très porteuse. A terme, pour pérenniser la Fédération, nous allons en premier lieu créer notre Charte. Ensuite un Sommet aura lieu chaque année dans une école différente pour renforcer le lien entre les différentes antennes et permettre un retour d’actions communes. Cela permet une émulation entre les différentes antennes associatives. Et j’espère que dans quelques années, nous aurons l’occasion d’organiser des Congrès de Formation de manière plus que régulière ! Pour cela, n’hésitez pas à nous soutenir sur UpConférence « Génération en transition » co-organisée par HeForShe NEOMA BS

 

Suivez HeforShe :

Le site de la fédération : https://www.heforshe-federation-ecoles.org/

A Reims : https://www.facebook.com/HeforShe-Neoma-BS-1031967310207915/?fref=ts

A KEDGE (Bordeaux et Marseille) : https://www.facebook.com/HeForSheKBS/?fref=ts

A l’ESSEC : https://www.facebook.com/HeforShe-ESSEC-1641941709388824/?fref=ts

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