« Créer une asso c’est un peu comme créer une entreprise, il y a un “marché“ des associations et il faut s’implanter au milieu des autres. »
Dans cette série d’articles, Business Cool vous propose de partir à la rencontre des fondateurs d’association dans les grandes écoles de commerce françaises.
Pour continuer cette série, nous rencontrons aujourd’hui Nicolas. Ce passionné d’histoire, en deuxième année à l’ESSEC, a créé l’an passé ESSEC-Moi L’Histoire et ce ne sont pas les ambitions qui lui manquent.
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Salut Nicolas, pour commencer est-ce que tu peux nous présenter ton association ?
« ESSEC-Moi L’Histoire c’est une association qui cherche à promouvoir l’histoire et le patrimoine culturel, historique et gastronomique. Pour l’instant on organise des visites de châteaux et de musées autour de Paris. On est allés par exemple l’année dernière à Fontainebleau et Versailles. Sur le long terme on aimerait collecter des fonds pour financer des missions de restauration du patrimoine. On propose également des conseils de lecture pour des ouvrages historiques sur tous les thèmes et toutes les époques et on va essayer d’organiser des conférences, pourquoi pas inviter Stéphane Bern. »
Comment t’est venue l’idée de créer cette association ?
« La création de l’association résulte de la fusion de deux projets : d’une part un projet tourné vers l’Histoire, porté par Jean-Denis Pesty et Clément Marchaj, qui étaient en master spécialisé à l’ESSEC, et de l’autre, un projet plus orienté vers la promotion du patrimoine. J’ai eu l’idée du second projet l’été après la prépa en visitant des châteaux en Bourgogne, notamment le château de Bussy Rabutin, qui va bénéficier des fonds provenant du loto du patrimoine. C’est un château qui m’a beaucoup plu et qui est très peu connu, en tout cas moi je ne le connaissais pas de nom, et je me suis dit qu’on pourrait faire connaître ce patrimoine qui intéresserait sûrement des gens, des personnes comme toi et moi. C’est comme ça que m’est venue cette idée de promouvoir le patrimoine et aussi de le défendre en participant à sa restauration. »
T’es-tu senti soutenu par l’administration ? T’ont-ils facilité la tâche ?
« Oui et non. D’un côté je trouve que c’est facile de créer une association à l’ESSEC si on a un projet solide, mais de l’autre, ils ne vont rien faire pour aider particulièrement, ils ne vont pas faciliter les démarches. En même temps ce n’est peut-être pas leur rôle, c’est à toi de monter ton projet et s’il est solide ils l’accepteront, sinon ils ne l’accepteront pas. »
Est-ce que ça t’a pris beaucoup de temps pour créer l’association ?
« On a commencé les démarches avec les deux autres fondateurs en septembre 2017 et on va bientôt finaliser la création, donc ça nous a pris un peu plus d’un an. »
Et en termes d’investissement personnel, est-ce que ça te prend beaucoup de temps dans tes journées ?
« Ça dépend. Là ce soir j’ai travaillé deux heures mais il y a des périodes où tu ne fais rien pendant trois semaines et des périodes où tu vas devoir énormément travailler. L’investissement n’est pas linéaire, mais au total il est conséquent. Après si tu as une bonne équipe soudée autour de toi, ça aide beaucoup. Je ne suis pas seul à créer une association, on est tout un groupe de M1 et de master spéà avoir travaillé pour ça. »
Que disaient les étudiants à propos de la création de cette association ? Etaient-ils enthousiasmés, dubitatifs, indifférents ?
« Les L3 ont tout de suite été beaucoup plus intéressés que les M1. Dès fin juillet quand on a connu la liste des admis à l’ESSEC on a tout de suite beaucoup communiqué sur Facebook justement pour attirer les 1A et ça a porté ses fruits car on en a eu beaucoup qui se sont présentés à nos recrutements ; globalement la réponse a été très positive, on a trouvé beaucoup de 1A motivés par le projet. Dans notre promo (M1) et dans les promos supérieures on n’a pas trop d’échos parce que le projet est très peu connu mais à l’étage d’en dessous le projet se développe bien. »
Donc les recrutements se sont plutôt bien passés ?
« Oui ça a été plutôt facile de recruter. Cette année on a eu vingt-huit candidatures mais on a dû malheureusement limiter nos recrutements pour faciliter l’intégration des nouveaux membres. Finalement, on en a pris dix-sept. »
Comment se sont déroulés les premiers événements de l’association ?
« Nous avons organisé des visites, notamment deux visites à Versailles qui étaient complètes. On a de bons retours sur les événements, ça se passe bien parce qu’on communique beaucoup par mail et sur Facebook. On a d’ailleurs créé un groupe pour les passionnés d’histoire qui permet de s’échanger des conseils de lectures. Et ça se passe bien également parce que les événements intéressent des gens de tous les âges et pas forcément que des étudiants, il y a des jeunes actifs qui sont intéressés par l’histoire, qui sont contents de rencontrer des étudiants. Grâce à ça on peut aussi se faire un réseau car on a comme point commun l’histoire donc on peut en discuter, c’est vraiment utile. Par ailleurs, quand on organise des visites pour les étudiants de l’ESSEC, ils peuvent venir avec des amis, même s’ils ne sont pas de l’école. Et en termes d’affluence, il y a en général une vingtaine de personnes je dirais. »
Une anecdote sur la création de l’association ?
« La naissance de l’association découle d’un hasard. Un jour, Clément et Jean-Denis, les 2 fondateurs qui sont en master spé, déjeunaient dans une salle de cours et ils parlaient de plusieurs personnages historiques – Talleyrand par exemple – et un étudiant qui les a entendus a commencé à nous interroger sur le sujet. Suite à cet échange, ils ont cherché une association pour parler tous les trois d’Histoire avec d’autres étudiants et là…. Aucune association d’Histoire ! Ainsi naquit l’idée d’EMH. »
Pour finir, as-tu un conseil pour les gens qui voudraient créer leur association ?
« Créer une asso c’est un peu comme créer une entreprise, il y a un “marché“ des associations et il faut s’implanter au milieu des autres associations. Il faut croire en son projet à fond, car c’est toi le moteur et sans un moteur les membres à côté ne voudront pas forcément s’investir. Mon conseil ce serait donc d’y croire à fond et d’être bien entouré par une équipe vraiment solidaire et complémentaire qui se donne à 100%. Pour nous, la complémentarité entre étudiants issus de masters spécialisés et étudiants issus de prépas comme moi a été un véritable atout. »
Si vous voulez en savoir plus sur les associations de l’ESSEC, lisez l’interview de Louis, vice-président de la J.E de l’ESSEC.