Fondé en 2014 par Thibaud Hug de Larauze, Back Market c’est imposé depuis comme un site incontournable pour les acheteurs de produits reconditionnés. La plateforme séduit les consommateurs attirés par la démarche écologique ou les tarifs agressifs. Découvre le parcours de l’entrepreneur à succès !
Les années IÉSEG de Thibaud Hug de Larauze : les prémices de l’aventure Back Market
Thibaud Hug de Larauze intègre l’IÉSEG en 2006, après avoir obtenu son bac S au lycée français de Toronto. L’école de commerce post-bac possède un campus à Paris et à La Défense et a diplômé de nombreux entrepreneurs, comme le fondateur d’Agricool, mais aussi Lalalab ou Epicery.
Au cours de sa formation, il part en échange, en 2007, à l’Universidad de Monterrey, pour réaliser un Bachelor en International Relations and Affairs. En 2010, il se rend à l’International Management Institute pour suivre le programme MBA en entrepreneuriat. Il sortira diplômé de l’IÉSEG en 2011 avec un Master en International Negociation, se spécialisant également dans l’entrepreneuriat.
Si la fibre de startuper commence à vibrer chez Thibaut Hug de Larauze durant sa scolarité à l’IÉSEG School of Management, le jeune étudiant réalisera deux stages chez Lacoste : le premier, en 2010, dans la logistique et l’export ; le second, en 2011, en tant qu’European positionning consultant.
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L’avant Back Market de Thibaud Hug de Larauze
Thibaud Hug de Larauze sort donc diplômé de l’IÉSEG en 2011 et termine son stage de fin d’études en décembre 2011. Il enchaîne directement avec un poste chez Neteven. Cette société se positionne comme un intermédiaire entre les entreprises qui ont des biens à vendre et les marketplaces de type Amazon, grâce à ses logiciels et ses services. Il s’agira d’une expérience marquante pour Thibaud Hug de Larauze dont le site Back Market sera basé sur un modèle de type marketplace.
L’entrepreneur passera presque deux ans au sein de Neteven en tant qu’account manager. Il s’occupera de l’acquisition de nouveaux clients dans le secteur du textile et de la high-tech et se spécialisera dans le développement de la branche des produits reconditionnés, un domaine qui ressemble étrangement à celui dans lequel opère Back Market.
Après cette expérience chez Neteven, Thibaud Hug de Larauze intègre Commerce Solution, une autre société spécialisée dans la distribution sur les sites de e-commerce en Europe. Il reste 9 mois dans cette entreprise où il est responsable commercial. Il quitte l’organisation en juillet 2014, un mois avant de débuter officiellement l’aventure Back Market.
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Les débuts de Back Market
C’est lorsqu’il travaille chez Neteven que Thibaud Hug de Larauze commence à imaginer Back Market. À l’époque, il ne sait pas encore qu’il fondera une plateforme si populaire, mais il réalise que les produits de seconde main high-tech ne sont pas assez valorisés. Il se rend rapidement compte qu’une niche existe : les sites traditionnels de e-commerce vendent principalement des produits neufs, tandis que le marché de l’occasion opère sur des plateformes où il est impossible pour l’acheteur de vérifier la qualité de son futur smartphone ou ordinateur.
L’entrepreneur va donc s’associer à Quentin Le Brouster et Vianney Vaute pour fonder Back Market qui sortira de terre en novembre 2014. Le premier associé est aujourd’hui CTO de l’entreprise. Il est diplômé de l’Université de Caen Basse-Normandie et de Paris VII et est passé notamment par Neteven. Le second est CCO (Chief Creative Officer) et a fait ses études au CELSA.
Le décollage de la fusée Back Market
L’objectif de l’entreprise est de donner une seconde vie aux smartphones, ordinateurs ou tablettes qui ont déjà eu un premier propriétaire. Le site met en relation des revendeurs certifiés avec des consommateurs désireux de faire un geste écologique pour la planète et/ou de se procurer un produit à prix cassé.
Le site débute ouvre ses portes en novembre 2014. La première année, Thibaud Hug de Larauze enregistre un volume d’affaires de 3 millions d’euros. L’année suivante, ce montant s’élève à 30 millions. Il grimpe à 96 millions en 2017 et avoisine les 230 millions en 2018. En 2020, le confinement aura permis à la plateforme de doubler le nombre de commandes. Dans le même temps, le chiffre d’affaires enregistré par Back Market atteint 10 millions d’euros en 2017 tandis que le marché du téléphone reconditionné bondit de 7%.
En parallèle, Thibaud Hug de Larauze et ses associent réalisent plusieurs levées de fonds, dont la première en love money. L’entrepreneur fait appel à ses proches et à son père notamment. Le deuxième tour de table (Série A), réalisé en 2017, permet à Back Market de récolter 7 millions d’euros auprès de Daphni et Aglaé Ventures. En Série B, l’entreprise lève 41 millions d’euros pour accélérer son internationalisation. Les deux premiers investisseurs sont rejoints par le groupe Arnault et Eurazeo. La dernière levée de fonds de Back Market date de 2020 et a permis de récolter 110 millions d’euros, notamment auprès de Goldman Sachs.
Les trois compères en profitent également pour doper leurs équipes : l’entreprise compte 280 collaborateurs début 2020 et espère atteindre les 600 salariés d’ici 2022. Back Market a également ouvert sa plateforme en Europe et aux États-Unis. L’entreprise possède d’ailleurs des locaux à New York, en plus de ses bureaux de Paris et Bordeaux.
Les levées de fonds de Back Market
En , Back Market réalise sa première levée de fonds s’élevant à 300 000 euros auprès d’investisseurs privés. Deux ans plus tard, elle fait un tour de table de 7 millions d’euros. À ce moment, l’entreprise opérait dans plusieurs pays en Europe : Espagne, Allemagne, Belgique, Italie. Son chiffre d’affaires s’élevait à 96 millions d’euros.
En 2018, Back Market lève une nouvelle fois 41 millions d’euros auprès de Daphni, du groupe Arnault, de Thierry Petit et d’Eurazeo. En 2020, la startup profite du confinement, dû à la pandémie, pour doubler ses ventes par rapport à l’année précédente. Elle compte à son actif 1 200 partenaires reconditionneurs. Une quatrième levée de fonds est réalisé en 2020 et permet de récolter 110 millions d’euros auprès des partenaires précédents et de Goldman Sachs Growth. Thibaud Hug de Larauz détaille à Ouest France : « Nous avons réussi à faire rentrer le fonds d’investissement américain Goldman Sachs, auprès de nos investisseurs historiques Aglaé Ventures et Eurazeo Growth. Goldman Sachs a compris notre ambition : Après avoir levé 48 millions d’euros en 2018, ce nouveau tour de table de 110 millions d’euros va appuyer notre souhait de devenir leader mondial des produits de seconde main. »
En , la startup annonce une levée de fonds de 276 millions d’euros. Ainsi, la jeune pousse devient une nouvelle licorne française, quelques jours après Alan et Shift Technology.Cependant, si cette levée de fonds est une excellente nouvelle pour Back Market, la startup évoque le « goût amer » de la fameuse redevance sur la copie privée. Aujourd’hui, cette taxe s’appliquait aux produits neufs. Désormais, le gouvernement veut également l’imposer pour les appareils reconditionnés. Cette décision aurait un impact énorme sur le business de Back Market qui a posté un billet sur son blog titré : « Pourquoi on n’a pas tout à fait prévu de sortir le champagne, malgré une levée de fonds de 276 millions d’euros. »
L’engagement environnemental et écologique de Thibaud Hug de Larauze avec Back Market
Le cofondateur de Back Market a construit cette plateforme avec l’ambition d’avoir une démarche écologique. En 2019, on comptait pas moins de 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques dans le monde, ce qui représentait 7,3kg par habitant. En revalorisant les produits qui aurait été mis au rebut ou en donnant une seconde vie à des objets déjà utilisés, Thibaud Hug de Larauze participe à la réduction de cette quantité importante de déchets.
Dans une interview accordée à LSA, Thibaud Hug de Larauze indiquait qu’un « smartphone reconditionné consomme quatre fois mois de CO2 qu’un neuf. » Cet acte écologique réalisé avec Back Market est un des éléments qui pousse les clients à se rendre sur le site. En outre, la quantité de déchets évitée est également indiquée à côté de chaque produit, pour sensibiliser les consommateurs à cette dimension.
Back Market en 2020 et l’avenir de Thibaud Hug de Larauze
Aujourd’hui, Back Market emploie presque 300 collaborateurs et souhaite se développer en recrutant de nouveaux employés. Le site s’est imposé comme un acteur incontournable du marché du reconditionné. Il s’est ouvert à l’électroménager, aux télévisions, consoles, casques, enceintes, etc. Il se démarque par des politiques d’échanges et de garanties généreuses (compter 12 mois de garantie contre 6 mois en moyenne chez d’autres revendeurs). Back Market travaille actuellement avec 1 200 revendeurs certifiés.
Back Market permet désormais d’acheter des produits reconditionnés en France, mais aussi aux États-Unis, en Espagne, en Allemagne, en Belgique et en Italie. 50% du chiffre d’affaires de l’entreprise se fait d’ailleurs hors de l’Hexagone.
La crise sanitaire a également permis à Thibaud Hug de Larauze d’observer un bond dans le nombre de commandes réalisées sur la plateforme. Back Market ne connaît pas la crise et a profité du confinement pour équiper de nombreux salariés qui se sont retrouvés obligés de télétravailler.
Actuellement, le site se concentre sur deux axes de développement : la collaboration avec de nouveaux revendeurs de produits reconditionnés, pour grappiller plus de parts de marché et le développement international, notamment aux États-Unis ; un marché qui s’est fortement développé ces derniers mois grâce à la prime Trump de 1 200 dollars. Cette prime a été versée aux Américains dans le cadre du plan de relance de l’économie, voté au printemps 2020, à la suite de la crise sanitaire.
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2021 : Back Market devient une licorne, un succès au goût amer
En mai 2021, Back Market s’est imposée comme la 14e licorne française grâce à une levée de fonds de 276 millions d’euros. S’il s’agissait d’une excellente nouvelle pour cette startup, le succès avait un goût amer pour les fondateurs de l’entreprise. Dans un article publié sur le blog de Back Market, Thibaud Hug de Larauze expliquait alors : « Le gouvernement français désire aujourd’hui appliquer cette redevance aux produits reconditionnés. Ce qui constitue une double injustice. Pour les consommateurs d’abord – qui verront leur pouvoir d’achat grignoté par une nouvelle taxe, qui sera d’ailleurs parfois payée deux fois (lors de l’achat du produit neuf, puis à nouveau une fois ce produit vendu reconditionné). Pour les reconditionneurs ensuite – car cette redevance (14€ par appareil reconditionné en moyenne) va bien évidemment rogner leurs marges et amputer leur compétitivité. »
Malheureusement et malgré un lobbying important de la part des acteurs du secteur, la loi imposant une taxe aux appareils reconditionné est passée en novembre 2021, obligeant les clients à s’acquitter donc deux fois d’un impôt qui est déjà présent sur les produits neufs.
Thibaud Hug de Larauze et le succès de Back Market, startup la plus valorisée de France !
Depuis plusieurs jours, Thibaud Hug de Larauze est au centre de l’actualité grâce à une levée de fonds impressionnante menée par Back Market. En effet, sa startup a réussi à récolter 450 millions d’euros. Cette opération a permis à cette licorne d’être valorisée plus de 5,5 milliards de dollars. Elle supplante donc d’autres géants comme Sorare ou Qonto.
Ce qui fait le succès de Thibaud Hug de Larauze et de Back Market réside vraiment dans le potentiel marché du recondtionné qui représente aujourd’hui 10% des ventes de produits électroniques. Avec cette levée de fonds, la startup a d’ores et déjà annoncé une importante vague de recrutement. Cette opération vise à accélérer deux sujets sur lesquels souhaite se positionner Back Market : le marché des pièces détachés et l’internationalisation de la startup. En effet, la licorne cofondée par Thibaud Hug de Larauze mise désormais sur les États-Unis et le Japon.