Comme chaque année, la CGE (Conférence des Grandes Écoles) mène une enquête auprès des diplômés des Grandes Écoles pour en savoir plus sur leur insertion. Salaire, attentes, entreprises, secteurs d’activité… Panorama des grandes tendances professionnelles chez les jeunes diplômés en 2022.
En 2021, l’enquête insertion de la CGE sur les diplômés de la promotion 2020 était fortement marquée par la pandémie. Celle-ci avait eu un impact sur l’insertion professionnelle des alumni des écoles de commerce et d’ingénieurs. Malgré tout, l’enquête de la Conférence des Grandes Écoles avait prouvé la capacité de ces établissements à diplômer des étudiants adaptables, capables d’affronter les crises et toujours très attractifs auprès des entreprises.
Insertion : Un taux d’emploi toujours aussi bon chez les diplômés de Grandes Écoles
Les Grandes Écoles de commerce et d’ingénieurs sont vraiment la voie royale vers l’emploi, comme le prouve l’enquête insertion des diplômés menée par la CGE. Cette année, la part des diplômés de Grandes Écoles de la promo 2021 en activité professionnelle est de 73,3%. Ce taux grimpe à 78,5% chez les diplômés d’écoles de commerce et 73,4% chez les ingénieurs.
En revanche, les alumni d’écoles spécialisées (IEP, écoles d’art, etc.) ne sont que 59% à être en emploi aujourd’hui. Cela s’explique notamment par la part importante de diplômés qui ont souhaité poursuivre leurs études. Ils sont 16,8% dans ces établissements.
Aujourd’hui, 10,5% des diplômés d’écoles de commerce sont en recherche d’emploi, contre 7,4% chez les alumni d’écoles d’ingénieurs. « On revient à un niveau d’avant crise », explique Nicolas Glady, président de la commission aval de la CGE. Les femmes sont cependant plus impactées. Chez les managers, elles sont 11,6%.
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Le taux net d’emploi des diplômés d’écoles d’ingénieurs et de commerce
Le taux net d’emploi (taux d’emploi des jeunes après avoir retiré les parts de diplômés en poursuite d’études, doctorats ou équivalents) chez les diplômés de Grandes Écoles de commerce et d’ingénieurs est de 89,8% en moyenne. Ce chiffre est de 88,6% chez les managers et de 91,1% chez les ingénieurs.
Ce taux net d’emploi augmente de 10,7 points par rapport à l’enquête insertion de 2021. Il s’élève d’ailleurs à 90% chez les étudiants qui ont choisi l’apprentissage pour se former. Le taux d’apprentis est d’ailleurs de 20,6% au sein de la promotion 2021, un chiffre en augmentation par rapport à l’an passé. Par ailleurs la part de CDI et de cadres est très élevée, puisqu’elle dépasse les 80% sur ces deux critères.
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Le cheminement vers l’emploi des diplômés des Grandes Écoles
Combien de temps a-t-il fallu aux diplômés de Grandes Écoles pour s’insérer dans la vie professionnelle ? Pour 63,6% des alumni d’écoles de commerce et d’ingénieurs, un contrat a été signé avant même la sortie d’école. Au total, 94,7% des diplômés de Grandes Écoles ont signé un contrat moins de quatre mois après leur diplomation.
Aujourd’hui, seulement 8,7% des diplômés de Grandes Écoles de la promotion 2021 sont en recherche d’emploi, les autres ont notamment décidé de poursuivre leurs études. Il est important de souligner que 84% des alumni sont satisfaits de leur métier aujourd’hui.
International, secteurs d’activité… Où travaillent les jeunes diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieurs ?
Où travaillent les diplômés de Grandes Écoles ? Cette année, c’est toujours la Suisse qui est en tête. 12,3% des alumni d’écoles de commerce et d’ingénieurs évoluent dans ce pays. Viennent ensuite le Royaume-Uni, le Luxembourg, l’Allemagne et la Chine.
Chez les diplômés d’écoles de commerce, c’est le Royaume-Uni qui reste en tête des pays préférés des alumni, suivi du Luxembourg et de l’Allemagne. Ils sont d’ailleurs 47,5% de managers expatriés à travailler dans un pays de l’Union européenne. Par ailleurs, on note que 11,5% des diplômés de Grandes Écoles travaillent à l’international aujourd’hui, contre 12,5% en 2021 et 13,8% en 2022. Cette chute s’explique notamment par la fermeture de plusieurs pays plébiscités par les étudiants, à l’image de la Chine.
Dans quels secteurs s’insèrent les diplômés de Grandes Écoles ? Sans surprise, c’est le conseil qui arrive en tête, à la fois chez les alumni d’écoles d’ingénieurs que chez ceux qui sortent de business schools. Les ingénieurs sont 25,1% à s’orienter dans cet univers, contre 18,6% chez les managers.
Les secteurs d’activités préférés des diplômés d’écoles d’ingénieurs sont : le conseil, les TIC/services, la construction/BTP, l’industrie des transports et l’énergie. Chez les managers, c’est le conseil, les TIC/services, la banque/assurance, le commerce et le juridique/gestion.
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Insertion professionnelle : Les attentes des jeunes diplômés des Grandes Écoles
La RSE fait partie des préoccupations des diplômés des Grandes Écoles. Cette notion prend une place de plus en plus importante chez ces diplômés qui n’hésitent plus à refuser d’intégrer une entreprise qui ne correspond pas à leurs valeurs.
Cette année, la Conférence des Grandes Écoles a décidé d’interroger les diplômés pour savoir si leur poste était marqué par des missions liées à la RSE. Aujourd’hui, c’est le cas chez 23,4% des alumni d’écoles de commerce et d’ingénieurs. Par ailleurs, 84,7% des ingénieurs et managers en fonction ont, dans leur métier, des enjeux liés à l’environnement. 63,3% des diplômés de Grandes Écoles déclarent avoir acquis les compétences en matière de transformation environnementale utile pour occuper leur emploi.
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Le salaire de sortie des écoles de commerce en 2022
Dans toute la population de diplômés de Grandes Écoles, le salaire moyen, hors prime est de 36 181€, chez ceux qui ont choisi l’apprentissage, et de 36 551€ chez les autres diplômés. Le salaire moyen de sortie des diplômés d’écoles de commerce est de 38 146€ hors prime, pour ceux qui travaillent en France. Les femmes touchent encore beaucoup moins que les hommes. Elles affichent une rémunération de 36 931€, contre 39 487€ pour les hommes. Il est important de souligner qu’il s’agit du salaire brut annuel.
Aujourd’hui, le salaire moyen de sortie des diplômés d’écoles de commerce oscille entre 29 000€ et 47 000€. Le salaire médian des managers en France, en 2022, est de 37 200€. Ici encore, ce chiffre concerne uniquement les salariés français à temps plein.
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Le salaire de sortie des écoles d’ingénieurs en 2022
Du côté des ingénieurs, le salaire moyen de sortie est beaucoup moins important. Les diplômés des écoles d’ingénieurs gagnent entre 29 000€ et 42 000€ par an. Leur salaire médian est de 36 00€, hors prime, pour les salariés à temps plein travaillant en France.
Le salaire moyen des diplômés d’écoles d’ingénieurs est de 35 839€. Là encore, on constate de grandes disparités entre les femmes et les hommes. Néanmoins, cette différence est moins importante que pour les écoles de commerce. Les femmes diplômées d’écoles d’ingénieurs touchent un salaire moyen de 34 556€ contre 36 441€.
Globalement, que ce soit du côté des managers, comme des ingénieurs, les effets de la crise ont été rattrapés. En effet, les salaires ont bondi entre l’enquête insertion de la CGE 2021 et celle de cette année 2022. Les rémunérations avaient en effet affiché une forte baisse l’an passé.
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Insertion professionnelle des diplômés de Grandes Écoles : quid de l’égalité hommes-femmes ?
Globalement, comme tu as pu le constater, que ce soit chez les diplômés d’écoles d’ingénieurs, comme ceux qui sortent de business schools, la parité salariale n’est pas respectée entre les hommes et les femmes. Aujourd’hui, selon le secteur, la différence de salaire peut être très importante.
En règle générale, les hommes sont mieux payés que les femmes. C’est d’ailleurs chez les diplômés d’écoles de commerce travaillant dans la banque et l’assurance que la différence est la plus flagrante. Dans certains secteurs cependant, les femmes sortant de business schools touchent une rémunération plus importante. C’est le cas dans la construction, le transport ou l’industrie chimique. Chez les ingénieurs, seul le secteur des TIC rémunère mieux les femmes. Néanmoins, l’univers de la banque et de l’assurance offre un meilleur salaire aux femmes ingénieures.
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Tout savoir sur l’enquête insertion de la CGE sur les diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieurs
Comme le rappelle Nicolas Glady, président de la commission aval de la CGE et directeur de Telecom Paris, l’objectif de l’enquête est de mesurer l’employabilité des diplômés des Grandes Écoles de commerce et d’ingénieurs. Cette année, l’enquête a été menée auprès de 194 écoles participantes (sur 197 concernées) : 138 d’ingénieurs, 37 de management et 19 d’autres spécialités (écoles d’art, IEP, etc.). Le taux de réponse est cette année supérieur à 60%.
Cette enquête insertion sur la situation des diplômés de Grandes Écoles 2022 est particulière, car elle s’intègre dans un contexte de relance économique. On constate qu’en termes d’insertion professionnelle, de part de diplômés en activité ou de salaire moyen des diplômés des Grandes Écoles, les chiffres sont bien plus importants que ceux de l’enquête 2021.
Et pour comparer avec l’enquête insertion 2021, rendez-vous sur notre article dédié.