Il y a un an, Sciences Po dévoilait les contours d’un dispositif de lutte contre les VSS (Violences sexistes et sexuelles). Un après après le déploiement de cette mesure, l’institution dresse un premier bilan. En 2022, 51 enquêtes ont été menées par la cellule d’enquête.
En février 2022, Sciences Po a lancé un grand plan d’action visant à lutter contre les Violences sexistes et sexuelles. Ce dispositif comprenait des mesures de prévention et de sensibilisation, une plateforme d’écoute et de prise en charge des victimes ainsi que la mise en place d’une cellule d’enquêtes internes préalables (CEIP), présidée par une magistrate indépendante : Catherine Fischer-Hirtz.
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Le déploiement du plan de lutte contre les VSS de Sciences Po
Ces derniers mois, Sciences Po s’est donc attelé à déployer son plan d’action de lutte contre les VSS. Des actions de sensibilisation ont été mises en place et une formation obligatoire a été imposée aux étudiants, aux enseignants et aux salariés de l’institution. Un mini-guide a également été diffusé en français et en anglais sur les sept campus de l’établissement.
En outre, un dispositif d’écoute a également été déployé avec des infirmières et infirmiers relais sur chacun des campus de l’école, un service d’écoute géré par France Victimes et la mise en place de référents VSS chargés d’accompagner les victimes.
Sciences Po a également déployé la CEIP qui mène une enquête interne pour chaque signalement transmis à un des référents VSS et provenant d’un(e) étudiant(e), d’un(e) professeur(e) ou d’un(e) salarié(e) de l’institution. Cette enquête a pour objectif de « vérifier la matérialité des faits portés à la connaissance de la cellule suite au signalement ».
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Lutte contre les VSS : Sciences Po dresse les premiers bilans
En 2022, les infirmières et infirmiers relais VSS ont réalisé 98 consultations quand la plateforme d’écoute, elle, a enregistré 90 sollicitations de victimes ou personnes tierces. Un suivi psychologique et un aménagement de scolarité sont d’ailleurs proposés aux victimes de violences sexistes et sexuelles.
De son côté, la CEIP a également été très active durant l’année 2022. Cette cellule a lancé 51 enquêtes préalables, dont 42 ont été finalisées. Au total, elle a procédé à 148 auditions. Pour rappel, elle ne prend pas de décision, mais Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po, s’appuie sur les résultats de l’enquête afin de saisir la section disciplinaire.
En 2022, le directeur de Sciences Po a saisi la section disciplinaire dans 4 dossiers pour lesquels il y avait suffisamment de preuves afin de pouvoir lancer une procédure. Les peines prononcées sont allées des mesures de responsabilisation à l’exclusion d’un an. À noter que le délai d’enquête a été largement réduit par la CEIP, passant de 5 mois à 2,3 mois.
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