Le nouveau plan stratégique de l’EDHEC va porter les développements de l’école jusqu’en 2028. Mais c’est bien en pensant à 2050 qu’elle a fixé les 3 grandes priorités qui structurent désormais l’ensemble de ses actions et projets : favoriser l’émergence d’entreprises Net Positive, former à transformer et faire de la finance du climat une expertise majeure. « Nous cherchons à en faire encore plus, à radicaliser notre posture au service des générations futures », décrit Emmanuel Métais, directeur général de l’institution, en présentant les contours de « Génération 2050 »ce jeudi 13 juin 2024.
Avec « Générations 2050 », dont le déploiement est soutenu par un effort d’investissement de 270 millions d’euros, l’EDHEC formule une promesse pour le bien commun : « Notre héritage pour les générations futures dépend de la capacité des entreprises à réinventer leur modèle au service du bien commun. Ce nouveau plan, qui traduit une radicalisation de notre stratégie, est entièrement dédié à l’accélération des grandes transformations du monde, au travers de notre recherche à impact, nos enseignements mais aussi l’engagement de nos diplômés », indique Emmanuel Métais. Au terme de ce plan, qu’elle va dérouler sur quatre années, l’EDHEC annonce qu’elle comptera 12 000 élèves, 250 millions d’euros de budget et 100 enseignants chercheurs supplémentaires pour un total de 850 collaborateurs.
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Entreprises Net Positive : encourager la transformation du business
Les entreprises Net Positive cherchent à maximiser leur impact positif. Elles donnent plus à l’environnement et leurs parties prenantes qu’elles ne leur « prennent ». Cela peut sembler une utopie, reconnait Emmanuel Métais, mais des exemples existent (Nexans en France, Interface aux États-Unis). L’EDHEC va créer un centre de recherche dédié à l’étude de ces entreprises, le Centre for Net Positive Business. Il aura d’abord pour objectif de comprendre et théoriser leur fonctionnement, puis de créer des méthodes et outils pour accompagner la transformation des entreprises existantes vers ces modèles Net Positive.
L’EDHEC va par ailleurs accueillir des chercheurs en résidence au sein de Station F, où son incubateur est implanté, pour accompagner la création de start-up « Responsible by design » (RED) via son Centre for Responsible Entrepreneurship. Le fonds à impact « Générations Powered by EDHEC », qu’elle a lancé en 2024 avec un budget de 40 millions d’euros, s’appuie sur ce référentiel. Un « Impact Studio » va par ailleurs être créé pour offrir l’accès aux méthodologies développées à tous les étudiants. La business school travaille aussi au niveau européen pour associer ses travaux à ceux d’autres institutions. 21 millions d’euros sont dédiés au développement de ce pôle sur les quatre années concernées par la mise en application de ce plan. En 2028, l’EDHEC souhaite que 100% de ses diplômés puissent affirmer qu’ils occupent un job à impact. Actuellement, 50% de ceux interrogés 3 ans après leur diplomation considèrent que c’est le cas. Ils étaient 20% en 2020.
Transformative Journey : un nouveau parcours académique à l’EDHEC
L’EDHEC estime par ailleurs nécessaire d’aller plus loin que les cours qu’elle dispense sur la biodiversité, l’inclusion ou encore la justice sociale, par exemple, et plus loin que les programmes qu’elle réserve aux questions de transitions (master en Finance durable, master en développement durable). Au sein du nouveau parcours Transformative Journey, 20% des crédits ECTS du Programme Grande École et du BBA seront dédiés au développement de l’esprit critique, du sens de l’action et de l’esprit de coopération, les trois compétences les plus demandées par les recruteurs d’après une récente étude du NewGen Talent Center.
« Ce parcours flexible combinera cours, séminaires, immersions et apprentissages innovants », indique l’école. Les étudiants imagineront le futur souhaitable pour 2050 en participant à la Fresque des nouveaux récits, feront le « procès de la RSE » au cours d’ateliers/débats argumentés, auront accès à des outils pour apprendre à échanger efficacement sur ces sujets avec leurs futurs managers, pourront décrocher un certificat « Stratégie Climat » et s’investir localement en conduisant les Sustainable Impact Projects que la business school a refondus en nouant de nouveaux partenariats avec des associations engagées.
Elle promet par ailleurs des annonces importantes à l’automne concernant de nouveaux parcours et doubles diplômes dans le domaine des humanités, de l’entrepreneuriat et de l‘intelligence artificielle. Un centre de recherche appliquée et d’enseignement autour de l’IA est d’ailleurs en cours de création au sein du pôle EDHEC AI pour lequel 20 millions d’euros d’investissement sont programmés. C’est Michèle Sisto, ex directrice du PGE de la business school, qui en pilote la supervision avec pour principale mission de travailler sur les enjeux de l’IA dans l’éducation : études de cas, feedbacks automatiques en temps réel, prise en charge précoce d’étudiants en difficultés…
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Devenir l’école de référence de l’engagement citoyen des jeunes générations
« Participer au bien commun » est cité par les diplômés de l’EDHEC comme le deuxième critère essentiel dans le choix de leur job. Si la centaine d’associations étudiantes de l’école sont toutes engagées depuis plusieurs années dans une démarche RSE avec la nomination d’un référent sur le sujet et la publication d’un rapport RSE annuel obligatoire, l’école souhaite passer à un autre niveau en devenant « la référence de l’engagement citoyen des jeunes générations », indique Anne Zucarelli.
Pour la directrice de l’expérience étudiante de l’EDHEC, « les étudiants doivent continuer à être des citoyens engagés une fois diplômés ». Pour acter cette nouvelle ambition, l’école a créé le label Citizen Association qu’elle attribuera aux associations étudiantes ayant respecté une grille d’exigences définie en concertation avec toutes les parties prenantes. Elle comporte notamment des exigences d’éthique et de gouvernance (déterminer une raison d’être, disposer d’une charte éthique, assurer la durabilité financière), des exigences associées au suivi et à la réduction de leur impact environnemental et des exigences relatives à leur impact social (diversité des recrutements, notamment). Chaque association devra par ailleurs s’assurer que les membres de son bureau s’engagent dans un processus de « Self Assessment » pour déterminer le sens de ses actions et la manière dont les mettre au service du bien commun. « 100% des associations devront être engagées dans cette démarche d’ici 2028 et 50% d’entre elles, labellisées », précise Anne Zuccarelli.
L’EDHEC créé la Climate Finance School
Après avoir consacré 20 millions d’euros au développement de ses activités liées à la Finance verte, c’est le double que l’EDHEC prévoir d’investir dans les quatre années à venir pour inscrire durablement sa marque de fabrique sur cette thématique. De 10 experts au sein de son centre de recherche sur la finance climatique, elle passera à 30 ou 40 d’ici 2028 pour travailler sur l’impact du changement climatique sur la gestion d’actifs. La FinTech Scientific Portfolio, incubée au sein de l’écosystème finance de la business school se concentre sur l’aide à la construction de portefeuilles d’actifs.
En parallèle, l’EDHEC annonce également ouvrir la Climate Finance School pour systématiser l’enseignement de la finance du climat à tous les niveaux d’intervention.
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115 millions d’euros pour transformer ses campus à Lille et Nice
« Nous devons traduire nos engagements forts pour le climat dans les projets de développement concernant nos campus tout en tenant compte de leur importance pour nos étudiants. Ils aiment s’y retrouver, partager des moments de vie en commun et réclament une expérience unique associée à leur lieu d’études », explique Anne Zuccarelli.
Dans son plan « Génération 2050 », l’EDHEC réserve une enveloppe de 115 millions d’euros au masterplan « Share & care » qui guide les transformations de ses implantations à Lille et Nice selon trois objectifs : 1. proposer des expériences collaboratives, inclusives et connectées ; 2. valoriser le patrimoine et respecter le plan carbone qu’elle a déterminé ; 3. se développer en phase avec ses territoires.
Sur son campus lillois, l’école projette de réinventer les espaces existants en y intégrant les pédagogies du futur, d’ouvrir le campus sur le parc de 9 hectares qui compte 500 types d’arbres différents en favorisant la biodiversité et de créer une agora « cœur de site ». À Nice, l’EDHEC annonce qu’elle vient d’acheter l’un des derniers terrains disponibles sur la Promenade des Anglais, à 50 mètres de son campus actuel, et programme la construction d’un bâtiment de 7 étages sur 7 000 m2 qui sera pensé autour de la notion des enjeux climatiques. Au total, la business school disposera de 90 000 m2 de campus au terme de la conduite de ce nouveau plan stratégique.