Pour son 111e anniversaire, l’ESSCA dévoile son plan stratégique couvrant la période 2020-2024. Intitulé Odyssée 20/24, il s’agit d’un programme très ambitieux qui passe par le doublement du budget en quatre ans, une refonte du PGE, la construction d’un troisième campus international, mais également par une hausse significative des frais de scolarité.
Depuis la définition du dernier plan stratégique, l’ESSCA a beaucoup bougé. “Nous nous sommes dits que, si nous voulions rester dans la cour des grands, il fallait questionner notre taille”, explique Yves Gévin, Président du CA de l’école.
Ainsi, et malgré le scepticisme des autres acteurs du milieu, l’ESSCA a accéléré l’ouverture de campus à Lyon, Bordeaux et Aix-en-Provence dès 2016. “Nous avons fait le pari audacieux de nous positionner sur des territoires où nous n’avions jamais été présents”, poursuit Yves Gévin.
Un plan stratégique réussi pour l’ESSCA
En 2020, l’école coche toutes les cases. Elle a réussi à obtenir la triple couronne très convoitée des Grandes Écoles (EQUIS, AACSB et AMBA), poursuit sa croissance multi-site de façon raisonnée et dépasse la barre des 50 millions d’euros de budget pour 5 000 élèves.
L’école a également recruté Jean Charoin, au poste de DG de l’ESSCA, qui a porté le nouveau plan 2020-2024. “Aujourd’hui, nos enjeux sont multiples : recherche, international, ouverture des programmes, etc. Nous proposons un projet stratégique ambitieux !”, se réjouit le Président de l’ESSCA.
Odyssée 20/24
Avec ce plan stratégique, construit avec toutes les parties prenantes de l’école, l’ESSCA vise 8 000 élèves et un budget à 120 millions d’euros d’ici 2024. Elle souhaite également devenir un acteur reconnu sur la scène nationale, européenne et même mondiale.
Pour ce faire, l’ESSCA souhaite miser sur une croissance raisonnée. “Notre ambition repose sur un socle de valeurs qui s’inscrit dans l’histoire de l’école, nous souhaitons conserver notre statut EESPIG, travailler sur un projet pédagogique qui sensibilise les étudiants aux questions d’interculturalité, interdisciplinarité et diversité.”
L’ESSCA souhaite toujours travailler sur le maillage important du territoire, qui lui permettra de former maximum 2 500 étudiants par campus, pour rester à taille humaine et alimenter les entreprises du territoire.
Les trois axes du plan Odyssée 20/24
L’ESSCA travaillera sur trois axes stratégiques pour faire monter en puissance l’école. L’objectif ? Atteindre le top 30 mondial et le top 10 dans les classements nationaux. Pour ce faire, elle travaille sur son design organisationnel, la qualité des prestations proposées tout en misant sur l’innovation.
Qui dit croissance dit augmentation du nombre d’étudiants et de collaborateurs. L’école mise d’ailleurs sur le recrutement de 40 nouveaux professeurs permanents d’ici 2024. Elle se targue d’ores et déjà d’être la cinquième école française en termes de nombre de professeurs permanents, d’après les données CEFDG. Ainsi, elle souhaite restructurer son organisation pour mieux accompagner le développement de ses campus. Cela passera notamment la création d’un advisory board digital, à l’instar de ce qu’a annoncé l’ISC Paris la semaine dernière.
Pour améliorer la qualité des prestations proposées, l’ESSCA souhaite également renforcer sa politique RSE, elle entend atteindre une parité parfaite au sein de sa gouvernance d’ici 2024 alors que sa gouvernance est aujourd’hui composée à 70% d’hommes.
Elle sondera également régulièrement les entreprises et les étudiants pour proposer la meilleure expérience possible à toutes les parties prenantes de l’école.
Les grandes annonces du plan de l’ESSCA
Une refonte du PGE de l’ESSCA
L’école va également entièrement retravailler le PGE, pour répondre aux aspirations variées des profils plus divers, issus de la réforme du bac. “Nous voulons proposer des parcours beaucoup plus diversifiés dès la première année, en donnant davantage de place aux humanités, aux mathématiques, à la géopolitique, etc. Toutes les thématiques qui permettront de former une génération de cadres responsables”, explique Jean Charoin.
Le directeur général annonce que les prochains mois seront riches en nouveautés, qui feront l’objet d’une communication ultérieure.
Une hausse des frais de scolarité logique
Cette refonte se fera en parallèle du développement de nouveaux modèles économiques favorisant la diversité, en misant un peu plus sur l’alternance, par exemple. L’ESSCA entend tout de même augmenter de 30% les frais de scolarité, pour le PGE, d’ici 2024, passant ainsi de 10 500€ à 14 000€ par an environ afin de répondre aux investissements croissants impliqués par la croissance de l’école.
Cependant, afin d’éviter une trop forte dégradation de l’ouverture sociale de l’école, qui compte aujourd’hui 8% de boursiers, la part du budget consacrée aux bourses d’études atteindra 2,5% du budget global de l’ESSCA soit 3 millions d’euros par an, contre 750 000€ aujourd’hui. Une statistique qui placerait l’ESSCA parmi les premières écoles en termes d’effort d’ouverture sociale en vue de son budget.
Une transformation immobilière pour l’ESSCA
L’ESSCA donne également un champ très large à chaque campus pour retravailler l’expérience étudiante. Certains bâtiments seront donc amenés à évoluer pour coller au plus proche à la nouvelle stratégie de l’école.
Parmi les annonces les plus marquantes : un projet de rénovation sur Angers, un nouveau campus à Shanghai, le campus de Bordeaux et une extension pour le campus de Paris, mais également la création d’un troisième campus à l’international, cette fois sur le continent américain. Ces projets mobiliseront près de 100 millions d’euros d’actifs.
L’ESSCA en 2024
D’ici les cinq prochaines années, l’école souhaite accueillir plus de 8 000 étudiants. Si 91% des élèves suivent actuellement le PGE, l’école a pour ambition que ce ratio soit plus proche des 76% d’ici 2024. L’établissement souhaite également doper le nombre d’étudiants internationaux, passant de 800 à 1 600 aujourd’hui.
Sur le plan budgétaire, l’ESSCA anticipe un budget à 120M€ d’ici 2025. Cette hausse passera notamment par l’ouverture du PGE aux doubles-profils, comme les juristes ou les ingénieurs, la création du MBA part-time, la hausse des frais de scolarité, mais également une refonte de l’offre de services aux entreprises. “Nous allons de plus en plus rentrer dans des logiques de partenariats B2B avec les entreprises, qui se traduiront par le placement des étudiants en entreprise, mais aussi des projets de recherches qui répondent à des attentes concrètes des sociétés”, indique le DG de l’ESSCA.
Autre nouveauté, le lancement d’une Fondation sous l’égide de la Fondation de France. L’objectif sera de lever des fonds pour soutenir l’école danses projets de croissance, au niveau des infrastructures, dans ses projets de recherche, sur l’académique et enfin sur la diversité.