Les géants de la livraison prennent de plus en plus de place pour le plus grand bonheur de ceux qui n’ont pas le temps de faire les courses. Mais cette pratique entraîne la création de dark stores et de dark kitchens, ce qui n’est pas du goût de tous et surtout pas des élus qui s’unissent pour freiner leur avancée.
Dark stores et dark kitchens : Les maires dénoncent et s’opposent
Le 6 septembre, les maires des grandes villes de France se sont unis face à ce qu’ils considèrent comme un problème : les enseignes de livraison. Et plus précisément leurs entrepôts de stockage ou leurs restaurants qui n’en sont pas vraiment. Deliveroo, Getir ou Gorillas, tous te livrent tes courses en une dizaine de minutes, mais ont recours aux dark stores et sont pointés du doigts. Certaines enseignes présentes sur UberEats ou Just Eat ont aussi des restaurants sans clients : les dark kitchens.
Si le débat existait déjà en fond sonore depuis l’essor du concept, pendant la pandémie en 2020, il a vivement été relancé cet été. Alors que les élus et le monde politique s’accordaient une petit summer break, ils se sont fait interrompre en plein week-end du 15 août. Un tweet déclare qu’un projet d’arrêté ministériel qui aurait permis aux dark stores et dark kitchens d’être considérés comme des lieux de commerce ou de restauration voit le jour. Aussitôt la mairie de Paris, principale concernée par le problème, dénonce et s’unit contre ce phénomène avec la plupart des maires des grandes villes de France.
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C’est quoi le problème des dark stores et dark kitchens ?
Le problème est globalement le même pour les dark kitchens et les dark stores. Les dark kitchens sont des restaurants qui n’ont pas de clients. Ce sont des établissements qui n’ont en fait que le rôle de cuisine, d’où le nom. Pour les dark stores, c’est grosso modo la même chose. Ce sont des supermarchés sans clients et sans points de retrait, si ce n’est pour les livreurs. Ils tiennent le même rôle qu’un supermarché classique mais sont entièrement conçus pour la vente en ligne et donc avec le fonctionnement d’un entrepôt.
Malgré tout, les enseignes comme Gorillas, Flink, Deliveroo, Getir ou Gopuff s’installent dans des locaux commerciaux. Sauf qu’en termes de nuisances, notamment sonores, ce n’est pas la même chose. À Paris, mais aussi dans d’autres grandes villes de France, les riverains se plaignent du bruit causé par les allées et venues des camions très tôt le matin ou des livreurs, souvent en scooters, la journée, voire même la nuit.
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Quel avenir après la réunion d’élus ?
Concrètement, les grandes villes et l’État veulent freiner l’avancée des enseignes de distribution de courses. Mais à l’issue de la réunion, le premier adjoint de la maire de Paris, Emmanuel Grégoire, à déclaré “on entre dans une ère de régulation de ces activités, cela va dans le bon sens”.
Un arrêté va être mis en place dans les prochains jours pour mettre fin au « flou » sur les dark stores, en donnant un véritable pouvoir de régulation aux maires. Cependant, le texte sera juste un outil de régulation au cas par cas pour éliminer les dark stores illégaux. Certaines enseignes vont quand même subsister avec des autorisations spéciales, ne serait-ce que pour les personnes âgées pour qui il peut être difficile de se déplacer.
Pour le moment, les grandes et moyennes surfaces de grande distribution ne voient pas ces enseignes comme des concurrents directs, mais Monoprix est propriétaire de deux entrepôts dans Paris, réservés aux livraisons du géant Amazon et projette de rattraper son retard.