Selon les documents publiés par The Hill, Amazon et Meta ont dépensé des sommes astronomiques pour entretenir leur lobbying. L’objectif ? Faire pression sur les législateurs de Washington et les grandes institutions mondiales afin de préserver leur statut de leader.
Amazon bat tous les records en lobbying
Les géants de la Tech sont dans la ligne de mire des institutions mondiales. Ils sont de plus en plus présents dans les esprits au Congrès des États-Unis ou à la Commission européenne. Il est généralement question de leur abus de position dominante ou de leur comportement anticoncurrentiel. Pour faire pencher la balance à leur avantage, les géants de la Tech misent gros sur leurs actions de lobbying.
20,3 et 20,1 millions de dollars, sont les sommes déboursées respectivement en lobbying en 2021 par Amazon et Meta. Il s’agit du montant le plus élevé jamais dépensé par des entreprises en une seule année. En 2020, Amazon avait dépensé 18,8 millions de dollars et Meta 19,7 millions de dollars en lobbying, selon les chiffres publiés par l’organisation de suivi du lobbying Open Secrets, soit une augmentation de leurs dépenses en lobbying d’environ 7% par rapport à 2020.
Si les dépenses montent à une vitesse vertigineuse, c’est que Meta et Amazon tentent de faire pression sur les législateurs, pour qu’ils abandonnent des projets de loi visant à réduire leur pouvoir grandissant et menaçant.
Google n’a dépensé que 9,6 millions de dollars en lobbying en 2021. Cela peut paraître moins important comparé aux sommes dépensés par Amazon, mais il représente tout de même une augmentation de 27% par rapport à 2020. Du côté d’Apple, les dépenses en lobbying ont légèrement diminué par rapport à l’année dernière : 6,5 millions de dollars ont été alloués à ce sujet, contre environ 6,7 millions de dollars en 2020.
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Amazon et Meta : Lobbying agressif face à une pression des institutions
Les géants de la tech exercent un lobbying agressif sur les législateurs pour qu’ils abandonnent les projets de loi qui ciblent les pratiques commerciales controversées de la Silicon Valley. Les régulateurs n’hésitent pas à mettre une immense pression sur les grands groupes afin de limiter leur expansion fulgurante et donner la chance à leurs concurrents de se déployer sur le même marché.
Récemment, le Sénat a fait un grand pas vers l’adoption de l’American Innovation and Choice Online Act, un projet de loi interdisant aux entreprises de la Tech d’utiliser leurs plateformes pour avantager leurs produits au détriment de leurs concurrents. Ainsi, ils n’auront plus droit de « favoriser leurs propres produits ou services, de désavantager leurs rivaux ou d’opérer une discrimination entre les entreprises qui utilisent leurs plateformes d’une manière qui nuirait sensiblement à la concurrence sur la plateforme ». Ce texte interdirait également aux plateformes dominantes d’empêcher l’interopérabilité avec d’autres services et d’exploiter les données d’une autre entreprise sur la plateforme pour la concurrencer.
Pour atteindre ses objectifs, l’American Innovation and Choice Online Act doterait les responsables de l’application des lois antitrust d‘ »outils solides et flexibles », notamment « des sanctions civiles, le pouvoir de demander de larges injonctions, des mesures provisoires d’urgence et la confiscation éventuelle de la rémunération des dirigeants. »
Tim Cook (Apple) et Sundar Pichai (Google) ont rencontré des sénateurs pour leur demander de s’opposer à ce projet, qui représente une réelle menace pour leur groupe. Les sénateurs ne sont pas contre le fait d’apporter des modifications qui seraient favorables à l’industrie. Cela pourrait être une preuve de l’efficacité du lobbying des géants américains.
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