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Pourquoi lever des fonds n’est pas le reflet de la réussite d’une start-up ?

Au sein de l’écosystème start-up, la levée de fonds est systématiquement encensée ; c’est à qui lèvera le plus et le plus vite. Cet engouement des startupers pour le procédé trouve un large écho dans la presse, généraliste ou spécialisée, qui emploie bien souvent les mêmes adjectifs dithyrambiques et dépourvus de nuance pour qualifier ces supposées sucess story entrepreneuriales.

Au fond, peut-on considérer que les « tours de table » augurent réussites et richesses pour les entrepreneurs qui cèdent aux sirènes des investisseurs ?

Pour rappel, lever des fonds pour une start-up signifie récupérer du cash auprès d’un ou plusieurs investisseurs qui, en échange, acquier-en-t des parts de l’entreprise. En fonction de nombreux facteurs tels que la somme injectée, l’avancement du projet, l’horizon à laquelle la boîte pourrait s’avérer rentable, son potentiel de croissance, mais aussi le nombre de levée de fonds déjà réalisées (on parle de seed round pour la première levée puis de série A, série B etc.), l’investisseur reçoit plus ou moins de parts, mais également un droit de regard dans les directives stratégiques de l’entreprise plus ou moins important.

 

Des levées de fonds pas toujours sans risques

Les raisons qui poussent les jeunes entrepreneurs à lever diffèrent selon les projets qu’ils portent. Certaines boîtes doivent avancer d’importants frais de développement (recrutement, R&D, location de locaux ou achats de ressources) avant d’espérer générer du chiffre d’affaires. Pour d’autres, dont le business model a déjà fait ses preuves, il s’agit d’entrer dans une nouvelle dimension en s’attaquant aux mastodontes du marché au sein duquel ils évoluent.

Dans le premier cas mentionné, l’investisseur parie dans un projet embryonnaire et de facto risqué, il se trouve donc bien souvent en position de force et la start-up n’a souvent d’autres choix que de diluer fortement son capital. Dans l’autre situation, les investisseurs sont en droit d’attendre des entrepreneurs un décollage rapide de leurs metrics (nombre de clients, de collaborateurs, montant du chiffre d’affaires etc.), alors même que rendre son business « scalable » est une étape périlleuse pour une start-up. La pression exercée par les pourvoyeurs de capitaux peut donc s’avérer désastreuse. Par ailleus, la levée de fonds est nécessairement chronophage, or s’il y a bien quelque chose qui fait défaut à toutes les jeunes boîtes, c’est le temps. Tout le temps alloué à attirer des investisseurs n’est pas utilisé pour améliorer son offre ou trouver de nouveaux clients.

Bien sûr, certaines entreprises suscitent un tel engouement qu’elles sont en mesure de lever à n’importe quelles conditions. C’est le cas de Snap, la maison mère de Snapchat qui en 2016, quelques mois avant son IPO (entrée en bourse), avait levé 1,8 milliards de dollars. Les conditions des tours de table successifs opérées par les co-fondateurs avaient permis à ces derniers de conserver la quasi-totalité de la société, tout en imposant certaines clauses aux investisseurs, notamment l’interdiction de revendre immédiatement les parts acquises.

Néanmoins, les cas d’entreprises dans lesquelles tout le monde souhaite investir comme Snap sont en proportion infinitésimaux ; lever des fonds n’est que rarement indolore pour une boîte et ses perspectives de développement.

Evidemment, les investisseurs, de quelque nature qu’ils soient (VC, Business Angels…) souhaitent tout autant que les porteurs de projet que la société fonctionne : ils mettent à disposition leur carnet d’adresse et leur connaissance du monde des starts-up, ce qui peut aussi s’avérer salvateur pour l’entreprise. Comme souvent la réalité est nuancée ; en tout cas, lever des fonds n’est certainement pas une panacée entrepreneuriale, encore moins un critère de réussite absolu.

 

Le bootstrapping, alternative à la levée de fonds

Mais comment se développer sans apports de capitaux extérieurs ? Il faut dans ce cas se mettre dans une autre optique, celle d’être rentable dès les premiers mois. Bien sûr, cette rentabilité précoce n’est possible qu’à certaines conditions : elle suppose de trouver rapidement ses premiers clients et d’avoir des coûts de structure extrêmement faibles, au moins au début.

En langage start-up, on parle de « bootstrapping ». Derrière ce terme barbare, on retrouve l’idée de se débrouiller avec ses propres ressources pour assurer la croissance de son activité. Privilégier ce mode de développement permet de se mettre immédiatement dans de bonnes conditions : pas de places pour les fioritures et les dépenses superflues : une boîte « bootstrap » va pinailler le moindre euro auprès de ses prestataires (voire de ses clients) ; il en va de la pérennité de l’entreprise.

 

 

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