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Interview de Jean-Guy Bernard, président de Passerelle

 

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Le concours Passerelle est une banque commune d’épreuves regroupant 13 écoles de management. Il s’adresse aux étudiants titulaires d’un Bac +2 (Passerelle 1) ou Bac +3 (Passerelle 2) qui souhaitent intégrer ces écoles via une admission parallèle. Passerelle 1 et 2 ont chacun eu environ 3500 candidats en 2016 pour 1500 places ouvertes.

 

Quelles étaient vos motivations premières pour prendre la présidence du concours passerelle ?

La motivation était simple : nous avons monté l’association passerelle il y a de cela quelques années avec mon collègue de Grenoble Jean-François Fiorina puis par la suite Stéphan Bourcieu de Dijon. Dans les statuts une clause stipulait que les membres fondateurs formeraient un bureau, très naturellement Jean-François Fiorina a été le premier président élu et j’en étais le trésorier. Donc quand il a décidé, ayant pris des responsabilités supérieures au sein de GEM, de passer la main, il m’a demandé si je voulais bien prendre sa suite. (…) J’ai donc été élu avec un nouveau bureau.

 

Vous avez évoqué une élection, comme se fait-elle ? Est-ce une majorité ? Par unanimité ?

J’ai été élu à l’unanimité. À Passerelle vous avez deux types de membres : les fondateurs et les associés. Les fondateurs élisent en leur sein qu’est le conseil d’administration un bureau de quatre personnes traditionnellement, un président, deux vice-présidents, et un trésorier.

 

Qu’est-ce qui explique votre élection à l’unanimité ?

À Passerelle, nous avons de la chance, car les décisions sont généralement consensuelles : on se met d’accord avant, donc il n’y a jamais eu de concurrence sur un poste. C’est plus une charge qu’autre chose car c’est entièrement bénévole et on y passe beaucoup de temps. Donc mon élection s’est faite très naturellement.

 

À quel moment a été créé l’association ?

Je dirais une dizaine d’années, en tant qu’association de loi 1901 structurée.

 

Y a-t-il des compétences requises ou une certaine expérience professionnelle nécessaire pour devoir prendre la présidence de Passerelle ?

Il faut être à la tête d’une grande école ou d’un groupe, obligatoirement. On a l’habitude de gérer des affaires et des équipes. Une compétence est d’avoir le souci du bien commun, respecter les équilibres, ne pas faire pencher la balance, respecter les statuts et le mode de fonctionnement de Passerelle, ne pas confondre le rôle de président avec celui de DG d’une école. Quand j’interviens pour la banque d’épreuves, je fais très attention et ne parle que de Passerelle, et inversement quand j’interviens pour l’EM Normandie. Au delà, il y a aussi un certain rôle de représentation pour la banque.

 

Combien y a-t-il de membres dans l’équipe Passerelle ?

Il y en a une douzaine.

 

Uniquement du bénévolat ?

Pour les membres du bureau, les autres permanents sont salariés.

 

Concernant la stratégie de développement, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l’ouverture éventuelle de la banque à d’autres épreuves et la compétition avec d’autres banques ?

Pour répondre à la seconde question, les grandes écoles sont en concurrence entre elles, comme les banques, car elles représentent les intérêts des grandes écoles qui en sont membres, donc oui bien sûr, il y a de la concurrence. La banque Passerelle est la plus grosse en termes de nombre d’écoles mais il est vrai que nous sommes en concurrence avec les autres ou avec celles qui recrutent des AST en solitaire. Pour la première question sur l’ouverture, nous ne cherchons pas à nous agrandir à tout prix car notre système est unique : nous essayons d’allier la solidarité entre membres avec le respect de la différence des écoles entre elles. Nous avons une tête de pont qui est Grenoble et une douzaine derrière, très hétérogènes. Nous avons toutes les strates des grandes écoles. Pour que ce concours fonctionne bien dans les rankings tout en respectant l’attractivité, il y a un certain nombre de règles et il faut que l’on soit convaincu que les écoles adhérentes respectent ce jeu-là. Il y a des algorithmes qui travaillent de telle sorte que les écoles soient assurées de remplir leurs places et ne surbookent pas au delà du concevable. Par exemple, GEM pourrait doubler ou tripler ses effectifs mais se l’interdit. Nous veillons à ce que les écoles les moins attractives bénéficient du fait que le haut de tableau doit avoir son compte, mais ne va pas chercher à tout prix à avoir plus que nécessaire (…) donc on n’est pas du tout obsédé par l’ouverture. Des demandes ont été refusées, deux ont été acceptées, car on regarde aussi si ces écoles vont jouer le jeu et ce qu’elles vont apporter en termes de recrutement et de notoriété à la Banque Passerelle. Dans le cadre de Clermont et de l’ICN, qui chacune avait au moins une accréditation. (…) ces écoles nous ont semblé pouvoir jouer le jeu collectif,. Nous n’avons pas de doctrine, car nous représentons déjà plus du tiers des écoles recrutant en admissions parallèles.

 

Comment se fait un processus d’acceptation d’une candidature ?

Le CA décide après un vote, à la majorité des deux tiers, mais nous partageons quand même cette décision avec les membres associés.

 

La BCE a plus de places à offrir qu’il n’y a de candidats, alors que pour chaque place du concours Passerelle, il y a plus de deux candidats. Est-ce volontaire de la part des écoles pour s’assurer une sélectivité accrue ?

Il y a plusieurs réponses. D’abord le mode de concours n ‘est pas le même. BCE et Ecricome se retrouvent dans le SIGEM qui est une régulation de toutes les écoles qui recrutent post prepas. Il y a une régulation qui fait qu’il n’y a pas de surbooking. Pour les AST, il n’y a pas de SIGEM des admissions parallèles. À Passerelle, certes nous avons deux candidats par place mais ils sont peut-être candidats à d’autres banques, d’autres écoles ou peut-être même d’autres systèmes de recrutement, universitaires par exemple.

 

Vous avez évoqué le fait que tous les prépas se trouvaient dans le SIGEM. Pensez-vous que passerelle pourrait devenir une sorte de SIGEM, mais pour les AST, c’est-à-dire regroupant toutes les candidatures ?

Ce serait un vœu exaucé. Nous avions plaidé, avec Jean-François Fiorina, pour un SIGEM des admissions parallèles, et d’autres écoles peut-être isolées auraient été intéressées, mais c’est très compliqué. Mais un tel système ne vaut que si vous avez tout le monde. En tout cas, c’est en stand-by, nous avons déjà avancé sur un ensemble de bonnes pratiques. Toutes les écoles de passerelle souhaiteraient une harmonisation pour aller vers quelque chose du type SIGEM.

Ce ne sont pas les écoles qui rejoindraient la banque Passerelle, c’est la banque qui rejoindrait un système d’affectation collectif. Les Ecricome sont aussi prêtes, ainsi que d’autres écoles isolées. Mais c’est beaucoup plus difficile car les procédures et exigences de recrutement et modalités de concours ne sont pas les mêmes. Certaines écoles recrutent au fil de l’eau avec des sessions quasiment tous les mois et les étudiants sont confirmés avec le versement d’un chèque. Certaines recrutent sur dossier, certaines ne font pas passer l’anglais. Il y a une telle disparité qu’avant d’arriver à un système unique, il y a un sacré chemin. L’idée est que les écoles commencent à s’harmoniser avec un code de bonnes pratiques.

 

Le mouvement global est d’augmenter le nombre d’admissions parallèles. En tant que président du concours Passerelle, comment pensez-vous que les écoles puissent intégrer ces profils variés dans leurs rangs (AST, post-prépas…) ?

Toutes les GE ont des admissions parallèles, parfois en très grand nombre. La première raison est que le marché des prépas n’a que légèrement augmenté si ce n’est stagné, mais une offre de places a cru beaucoup plus vite que la demande. Comme les écoles doivent répondre à des injonctions importantes en terme qualitatif, de critères de recrutement, d’encadrement et que le marché des prépas a une offre abondante, plus que ne l’est la demande, ça a provoqué des tensions. Les moyens financiers ont également changé, comme les investissements humains et pédagogiques. Les écoles se sont quasiment toutes tournées vers le marché des AST en augmentant le nombre des admissions et ont donc trouvé des ressources supplémentaires. La vogue des Bachelor est aussi une conséquence de cette tension. Alors comment fait-on pour harmoniser ces dossiers qui sont d’une provenance différente ? D’abord, les écoles du top 5 continuent à avoir de gros volumes de prépa supérieurs à ceux des AST, avec des préparationnaires de haut niveau, et restent sur un modèle assez classique. D’autre part, plus les barres sont basses, plus il y a d’AST et de difficultés de remises à niveau entre prépas et AST, donc on a des sas de remises à niveau et d’harmonisation différents adressés aux nouveaux étudiants qui permettent d’équilibrer les niveaux au début de l’année scolaire.

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