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Interview d’Amine et Hector, les gagnants du Startup Weekend 2018 de TBS

Vous changez d’appartement ou partez en césure et ne savez pas quoi faire de vos meubles ? Amine et Hector, deux gagnants du Startup Weekend organisé à TBS par Optimize, ont LA solution pour dire à jamais adieu à ce problème ! Découvrons Switchome, la start-up en pleine création.

Aujourd’hui nous rencontrons Amine (au centre sur la photo) et Hector (à gauche), ces deux étudiants de Toulouse Business School qui ont gagné en mars dernier le Startup Weekend « Ambition pour Demain » d’Optimize, l’association d’entrepreneuriat de TBS. Ils nous présentent Switchome, la start-up qui changera la vie des étudiants en leur évitant d’avoir à revendre leurs meubles une fois qu’ils quittent leur appartement.

 

Bonjour à vous deux, pour commencer pouvez-vous vous présenter ?

« Bonjour, nous sommes Amine et Hector, nous sommes étudiants à TBS en Programme Grande Ecole, issus de classe prépa et actuellement en stage de fin de L3. Nous avons gagné le Startup Weekend avec Switchome, un projet sur lequel nous nous sommes associés à trois, avec Valentin (à droite sur la photo) qui nous a rejoints un peu plus tard. »

 

Pouvez-vous nous présenter ce projet ?

« On s’est rendu compte grâce à notre propre expérience que quand on est étudiant et qu’on arrive en école de commerce, on s’installe pour des durées assez courtes. Notre idée est de faciliter l’accession au logement parce que s’équiper, se meubler ça coûte cher. La solution que l’on propose c’est de louer des meubles que l’étudiant paye sous forme d’abonnement mensuel, comme Netflix, et quand il quitte son appartement on récupère l’ensemble du mobilier et son abonnement prend fin. C’est donc beaucoup plus simple pour lui : on lui met tout à disposition, on livre, on installe et il n’a pas le souci d’acheter des meubles pour ensuite s’en débarrasser. Et c’est un soulagement pour les darons, complète Hector, se fendant d’un large sourire. »

 

En quoi s’inscrit-il dans le thème du SW, à savoir l’économie positive et la croissance verte ?

« C’est très très simple, poursuit Hector. On l’a vécu, nous qui sommes restés à Toulouse pendant l’été : à la fin des cours on voit toutes les rues se remplir de meubles, de télés, de canapés, parce que les étudiants quittent leur logement. C’est du gâchis. Donc on se bat contre ce gâchis de meubles en essayant de mettre en place une économie circulaire dans le partage des meubles, leur donner une deuxième vie, les rendre plus utiles. »

« Ça s’inscrit également dans le thème, reprend Amine, car on a identifié deux rythmes qui cohabitent et qui sont incompatibles : le rythme de vie des meubles qui sont durables dans le temps et qui peuvent se conserver et le rythme de vie d’un étudiant, notamment en école de commerce, qui a besoin de quelque chose de jetable car il vient dans une ville pour dix mois et après s’en va. Donc on essaye de limiter ce gaspillage en réallouant les ressources et c’est ainsi qu’on fait circuler les meubles de locataire en locataire jusqu’à ce qu’on s’en débarrasse pour cause de vétusté. »

 

Comment vous est venue cette idée ?

« De notre propre expérience. Avec Hector on aime parler de tout et de rien et moi j’avais cette idée qui me trottait déjà dans la tête, je lui en ai parlé un jour en prenant un café en terrasse et il m’a répondu qu’il avait eu le même problème quand il s’est installé à Toulouse. De là on s’est dit, ‘’il y a un incubateur à TBS, on va faire un Startup Weekend, alors pourquoi ne pas se lancer ?’’ »

 

Pouvez-vous nous raconter comment s’est passé le Startup Weekend ? 

Amine prend la parole, avant d’être coupé par Hector : « J’aimerais commencer parce que c’est important de dire que dès le premier moment, une fois que notre team de six personnes a été formée, on a proposé d’aller prendre une bière tous ensemble et c’est ça, à mon avis, qui a créé une dynamique. Tout le monde nous regardait en mode ‘’Mais qu’est-ce qu’ils foutent, ils bossent pas parce qu’ils vont prendre une bière’’, mais c’était justement pour mieux présenter le projet, dans une ambiance détendue, apprendre à se connaitre. Autour d’une bière il y a toujours des bonnes idées qui naissent. »

« C’était stratégique, continue Amine, parce que quand tu te dis que tu dois créer une entreprise en 54 heures (durée du Startup Weekend, ndlr), tu fonces directement ; mais comme avec Hector on avait notre projet en tête depuis longtemps, c’était important pour nous que les autres membres du groupe se l’approprient et c’est pour ça qu’on a voulu sortir de ce contexte d’intensité pour en parler et être clairs sur la vision qu’on allait adopter. Je pense que cette première étape correspond à 50% du résultat. »

Hector poursuit, « ça a bien marché parce que ceux qui se sont greffés sur le projet étaient tous dedans dès le début, ils en parlaient comme s’ils avaient toujours porté l’idée, mais après le Startup Weekend les autres n’ont pas pu continuer avec nous, soit parce qu’ils partaient en césure, soit parce qu’ils avaient d’autres projets personnels. Ensuite, reprend Amine, ça a été du travail acharné jusqu’à très tard, la visite des coachs et le pitch test. Ça a été assez intense, c’est passé très vite et c’était superbement bien organisé par Optimize, que l’on remercie encore. »

 

Puisque vous parlez de votre équipe, est-ce vous pourriez nous la présenter ? 

« Elle a évolué, glisse Hector avant qu’Amine n’embraye, si on reprend chronologiquement, ça a d’abord été une idée dans ma tête, puis dans celle d’Hector. On est arrivés au Startup Weekend où on a été rejoints par trois personnes de TBS mais qui avaient aussi des projets personnels et qui ont donc décidé de se concentrer sur ceux-ci après l’événement. On avait aussi un ingénieur avec nous, parce que ce qui est bien avec le Startup Weekend c’est que ça ne demande pas des compétences dans une seule discipline, on traite des sujets assez généraux et les problématiques peuvent toucher tout le monde. Nous c’était sur le thème ‘’Ambition pour Demain’’ donc il y avait des ingénieurs, des médecins, des agronomes, des gens d’école de commerce… mais cet ingénieur est actuellement en Chine pour un stage donc il ne suit plus le projet.

Après le Startup Weekend on a fait quelques réunions et on était toujours aussi convaincus mais la vie des uns et des autres a fait que nos chemins se sont un peu séparés. Et cet été on a été rejoints par Valentin, qui a été recruté par Hector, notre directeur RH, ironise Amine dans un sourire, ça a redonné un élan au projet et ça arrive très vite, sur Toulouse d’ici deux semaines »

 

Pendant le Startup Weekend, les équipes sont aidées par des « coachs » qui interviennent au milieu du week-end pour donner leur avis sur le projet, qu’ont-ils apporté à votre équipe ?

« Alors les coachs c’est piège, avertit Amine, ils peuvent venir et tout remettre en cause alors que tu étais bien parti. Moi il y a des coachs qui m’ont foutu en dépression, poursuit Hector, parce qu’ils arrivent et ils disent ‘’la rentabilité de votre truc, elle n’existe pas’’ donc je me demandais s’il fallait changer le business model, changer l’activité etc. Mais après ils ont aussi essayé de nous ouvrir les yeux, ils nous ont donné des conseils sur la comptabilité, les contrats, les aspects juridiques et sur la stratégie globale du projet. Là où les coachs ont été très utiles, enchaîne Amine, c’est sur leurs compétences personnelles : le fait d’avoir un avocat spécialisé dans la création d’entreprise, un expert-comptable, des gens qui ont déjà créé des entreprises, des designers… ils apportent un regard différent et ça c’est bon à prendre. Mais par contre ce sont des gens qui viennent du monde de l’entrepreneuriat, ils parlent donc d’expériences qui leur sont propres, qui sont totalement subjectives. Donc les coachs c’est très utile mais il faut aussi savoir faire la part des choses et garder son cap parce que le projet ça reste notre idée à nous et quand on a quelqu’un d’expérimenté en face de soi, on a tendance à l’écouter lui alors que le plus important c’est toi-même et ton projet. Ensuite il y a eu une deuxième équipe de coachs qui est venue nous voir pour nous aider à pitcher parce qu’on avait un jury assez prestigieux. »

 

Vous avez donc fini premiers, quels lots avez-vous remportés grâce à cette première place ?

« On a gagné six mois d’expertise comptable dans un cabinet toulousain, une expertise juridique, un mois de conseils chez WeSprint, un accélérateur de start-up, le développement d’un site web ou d’une application au choix par la Wild Code School et dix nuits en Europe offertes par Yestudent, qu’on n’a pas encore utilisées. »

 

Vous ont-ils aidés ?

« En fait ce sont des lots qu’on n’a pas utilisés pour l’instant parce que l’idée est prometteuse mais on s’est mis en tête qu’il nous fallait d’abord un prototype pour pouvoir prouver le concept, prouver le marché, prouver qu’il y avait une clientèle derrière et d’ailleurs vous pouvez nous trouver sur www.larmoirie.fr, c’est le site internet pour notre phase de prototype, Switchome sera le projet final. Et donc on s’est dit qu’on utiliserait les lots au moment opportun, on ira voir l’expert juridique quand on saura exactement à quoi ressemblera les contrats qu’on proposera par exemple. Et pour WeSprint, c’est un accélérateur de start-up donc ce n’est pas pour la phase de départ, ce sera pour quand on aura passé la phase de test et qu’on aura réellement des éléments pour convaincre, que ce soit des investisseurs ou d’autres partenaires comme des agences immobilières. En fait la qualité des lots est telle qu’on a préféré attendre pour pouvoir les utiliser au mieux et en profiter au maximum. »

  

Aujourd’hui le projet Switchome il en est où concrètement ?

«On finalise les préparatifs de la phase de test. C’est en trois étapes : d’abord l’underground, c’est-à-dire tout ce qu’on a fait en amont derrière nos ordis, ensuite la phase de test avec le prototype, puis la sortie officielle où on lancera vraiment Switchome. A l’heure actuelle on travaille sur le site internet, il n’est pas encore complet, il reste des sous-liens à créer. Le pricing et l’offre sont totalement détaillés donc maintenant on va aller voir nos premiers clients. »

 

 Et jusqu’où souhaitez-vous aller ? Est-ce que vous voulez vous déployer dans d’autres villes que Toulouse ?

«Bien sûr qu’on veut s’exporter, mais il faut d’abord qu’on apparaisse sur Toulouse, rappelle Hector. La première étape, poursuit Amine, c’est la sortie du prototype d’ici une à deux semaines, puis dans environ quatre mois, quand on aura un premier retour d’expérience et un peu de visibilité on le lancera officiellement et l’avantage de notre projet c’est qu’il est scalable, c’est un système de location, une fois qu’on a nos schémas et notre système, on peut les reproduire dans d’autres villes étudiantes qui présentent les mêmes caractéristiques que Toulouse à savoir notamment une majorité de logements non-meublés. Donc oui, l’idée finale c’est de pousser comme des champignons dans toutes les grandes villes de France. Et même ailleurs, complète Hector l’originaire de Barcelone, il n’y a pas que la France qui est étudiante ! L’Allemagne par exemple, là-bas il y a un mode de consommation en avance sur nous par rapport à la location, personne n’est propriétaire de sa voiture, ils fonctionnent déjà tous en leasing et ils ont une réflexion différente concernant la propriété. »

 

Un dernier mot à ajouter ? Peut-être un conseil pour des jeunes qui voudraient entreprendre ?

« Évidemment de croire en soi et de croire en son idée, commence Amine, mais le plus important ce n’est pas de s’y mettre à fond et d’aller rapidement, mais plutôt de ne pas lâcher parce que moi, par exemple, cette idée je l’ai eue quand je suis arrivé à Toulouse, ça va bientôt faire un an et ce n’est que maintenant qu’un prototype va émerger. Entre temps j’ai été candidat à l’incubateur de TBS à la rentrée, on n’a pas été retenus, le concours Atale (concours d’entrepreneuriat organisé à TBS, ndlr), on n’a pas été retenus, j’ai tenté une deuxième fois l’incubateur, on n’a pas été retenus et puis au Startup Weekend on a vu auprès des étudiants et des professionnels qu’il y avait moyen que ça marche. C’est un projet qui étonnamment surprend énormément, renchérit Hector, les gens sont surpris par l’idée mais ils sont partants, ils adhèrent complètement et ils comprennent pourquoi ça peut marcher. Donc au-delà de l’intensité, le conseil c’est l’abnégation car une fois que le projet se lance, l’intensité et l’investissement viendront tout seuls parce que c’est ton idée, c’est ton bébé et tu as envie de bosser dessus jusqu’à tard le soir. »

 

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