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L’EDHEC à l’heure du changement

C’est empreint d’émotion qu’Olivier Oger, directeur général de l’EDHEC, a pris la parole ce matin lors de la conférence de presse donnée sur le campus parisien de l’école. Plus ancien directeur d’école – cela fait depuis 1988 qu’il dirige l’EDHEC – le sexagénaire laisse derrière lui une institution devenue un véritable mastodonte, qui se distingue par une vie associative très riche et un développement majeur au niveau de l’éducation.

 

École transformée

Durant ce laps de temps, l’école du Nord est passée de 700 à 7000 étudiants et de 10 à 150 professeurs, et de 5 à 125 millions d’euros, soit une multiplication par 25 !

En 1991, l’EDHEC était la première école à ouvrir un second campus, à Nice, « contre l’avis général » soutient Olivier Oger.  Le modèle « multicampus » s’est ensuite implanté à Paris, Londres et Singapour, centres d’implantation majeurs des entreprises, dans une logique du développement de la formation continue, éminemment centre de profit dans l’ensemble des écoles de commerce.

Durant ces 30 dernières années, l’école s’est inscrite dans une logique de différenciation. En s’appuyant sur la discipline de la stratégie, il affirme : « Soit vous êtes très riches et vous ambitionnez d’être champions du monde partout, ou alors il faut être un peu plus habile. »

 

C’est ainsi que l’école roubaisienne a choisi quelques axes de développement majeurs avec pour objectif de s’y inscrire dans les leaders mondiaux. C’est comme cela que la finance a émergé au sein de l’école, positionnement salué par le dernier classement des meilleurs masters en finance du FT.

Olivier Oger estime que l’école dispose des moyens pour être numéro 1 français en termes d’entrepreneuriat, en écho à sa récente implantation au sein de la Station F, et du droit, à travers sa law school.

Numéro 1 français : l’EDHEC l’est d’ores et déjà à travers les revenus générés par la recherche : 15 millions d’euros pour cette année. Dans le domaine de la finance, les entreprises achètent la recherche de l’EDHEC, notamment des indices financiers. On peut évoquer le fonds de pension de San Antonio, de l’Ontario ou encore de l’endowment de Northwestern University (10,2 milliards de dollars en 2016).

École post-prépa la plus chère depuis la brutale augmentation de 2015, l’EDHEC a bloqué cette hausse durant trois ans. Cette hausse s’est accompagnée d’un important dispositif de bourses. L’école compte 13% de boursiers et les aides totales (également ouvertes aux non-boursiers) atteignent la somme de 9,5 millions d’euros.

 

Emmanuel Métais, il successore

Concernant la sélection du successeur d’Olivier, c’est Emmanuel Métais, interne à l’EDHEC, qui a été choisi à l’unanimité parmi de nombreux autres candidats, tous externes à l’école.

À court terme, ce professeur de stratégies disruptives, où des entreprises aux ressources faibles parviennent à déstabiliser des concurrents aux moyens bien plus importants, aspire à en faire de même à la tête de l’école. Et autant le dire, cet ancien joueur de hockey sur glace est un habitué aux impacts !

Et s’il restait 29 ans comme Olivier Oger ? Emmanuel Métais s’exprime à travers une boutade : « En 2045, les humanoïdes auront dépassé l’Homme. » Annonçant peut-être l’un des plus grands défis des écoles de management : la place de leurs diplômés au milieu d’un écosystème dominé par l’intelligence artificielle et des GAFA toujours plus puissantes.

Les assises financières seraient larges, permettant à l’école de développer de nombreux programmes dans les années à venir. De quoi nourrir la vision de l’EDHEC au sein d’un monde de l’éducation dont la pédagogie est en profond bouleversement : « On est passé d’un théâtre classique à Nintendo. » D’un mode d’enseignement basé sur un rapport actif – passif entre professeurs et étudiants, à une « pédagogie omnicanale », s’appuyant notamment sur le digital.

 

Trois leviers de développement majeurs

Pour ce faire, l’école désire s’appuyer sur trois leviers : l’expérience étudiante, l’esprit d’entreprise et l’internationalisation.

L’expérience étudiante d’une part, qui est au cœur de profondes innovations, qui ne sont cependant qu’« un moyen et non une fin en soi ». Emmanuel Métais annonce la création d’une direction de l’expérience étudiante avec une centralisation de l’ensemble des prestations étudiantes (pédagogiques, administratives, logistique et digitales), avec un investissement de 10 millions d’euros à la clé, afin de faire évoluer les campus, les salles de classes, etc.

Deuxième axe : l’esprit d’entreprise et de l’innovation. Ce sont bel et bien des industriels du Nord, qui ont porté la naissance de l’EDHEC, inscrivant l’entrepreneuriat dans les gènes de l’école. Ainsi, le StartUp Boost permet aux étudiants entrepreneurs d’obtenir des aménagements d’emploi du temps. Autre dispositif majeur : l’incubateur, qui a porté la création de 150 startups et 800 emplois.

Enfin, sur l’internationalisation, Emmanuel Métais rappelle que les campus internationaux ne sont pas destinés aux étudiants, privilégiant l’immersion au sein d’universités partenaires, dont UCLA pour le BBA, Berkeley pour le PGE et le MIT. Le Programme Grande École compte 40% d’étudiants étrangers grâce aux programmes enseignés entièrement en anglais, Emmanuel Métais ambitionne d’augmenter ce chiffre à « 50% + 1 étudiant » étranger. Une direction de l’International sera également créée, afin de centraliser la gestion de l’ensemble de ces programmes.

 

Son objectif : entrer dans le top 10 européen du Financial Times. L’école est aujourd’hui 14ème et l’école se donne cinq à sept ans pour gagner ces quatre places manquantes. Pendant 15 ans, Olivier Oger a porté « EDHEC for Business », Emmanuel Métais ambitionne de développer « EDHEC for Business for Students ».

 

Nouvelles nominations

L’école annonce également la nomination d’Alessia Di Domenico, à la tête du BBA EDHEC. Italienne issue du monde de la finance (Meryll Lynch, BERD), elle prend la tête de ce programme bac +4. Elle affirme avoir augmenté la sélectivité des étudiants avec plus de mentions Très Bien au bac.

L’école a travaillé à la création de partenariats d’excellence. Les étudiants pourront passer notamment leur deuxième année à UCLA et une autre année à Singapour à Nanyang Business School.

 

Autre nomination, celle de Michelle Sisto. Italienne et Américaine, cette spécialiste du Big Data, prend  la tête du Programme Grande École et des Masters of Science. Elle était depuis 2 ans directrice du MBA. C’est un pur produit maison ! Après avoir étudié à Georgetown, elle a obtenu un PhD en finance de l’école. Dès 2002, elle décide d’enseigner les statistiques au sein de l’école. Aujourd’hui à la tête du Global MBA, elle est fière d’annoncer que sur les 90 étudiants, 39 nationalités différentes y sont représentées.

 

Une vie associative à sa juste place

Enfin, concernant la vie associative, Emmanuel Métais rappelle l’héritage porté par ces structures étudiantes. « Avant même qu’Olivier Oger ne dirige l’EDHEC, on connaissait l’école grâce à la CCE qui en est à sa 50ème édition ». Il entend imprégner une nouvelle philosophie, qui est de « permettre encore plus le développement de la vie associative » tout en indiquant clairement qu’il faut créer des limites, « sans être dans l’autoritarisme ni dans le sans-limite ». Il rappelle également l’existence du Track InnovAct pour les porteurs de projets, qui n’ont cours que le matin.

Son objectif : permettre une « bonne coexistence » entre la vie académique et la vie associative.

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