Analyse

Ecoles de commerce et Politique #3 – Quelle place pour elle en école ?

Toutes les écoles de commerce ont leurs codes et leurs règles implicites. La politique ne déroge pas à cette règle. On en distinguera deux aspects : le militantisme et la Politique au sens d’une réflexion sur l’administration d’une ville, d’un pays ou d’une organisation régionale.

 

Avant, découvre les deux premiers épisodes de la série : notre interview de Virginie Calmels (TBS, Canal, Endemol) et Alexandre Jevakhoff (HEC, ENA, haut-fonctionnaire)

 

Une « dépolitisation » ?

Pour le militantisme, la plupart des écoles s’en éloignent le plus possible. Elles ont une image à tenir, notamment auprès des donateurs ou du grand public, et cela les oblige à une neutralité des plus exigeantes. La « marque » ne doit pas écorner son image car elle fonctionne comme une entreprise, et une couleur politique viendrait assurément la déprécier. Les candidats aux élections sont même dans certaines écoles évités, et les associations qui d’ordinaire les invitent n’ont absolument pas carte blanche; signe que ce sujet est sensible et qu’il ne faut pas associer son image à un parti. La moindre polémique pourrait directement se répercuter sur la réputation et les finances de l’école.

C’est pour ces raisons qu’on ne voit pas d’opérations de tractage au sein des écoles et que les partis politiques se font assez petits, y compris pendant les périodes d’élection. Les syndicats étudiants comme l’UNI, l’UNEF ou La Fage sont quasiment inactifs et les élections universitaires sont inconnues des étudiants. On parle souvent de « dépolitisation » des écoles de commerce, comme si elles étaient une sorte de microcosme que rien ne peut atteindre.

 

Un cas particulier

On notera tout de même une exception, et pas des moindres : l’existence de deux associations ouvertement orientées politiquement à HEC Paris. « Contre-courant » et « Hémisphère droit ». Les deux revendiquent un bord politique, comme le montrent leurs sites internet et c’est communément accepté par toute l’école, y compris par la direction.

On peut lire sur le site d' »Hémisphère droit » : « Hémisphère Droit est une association d’HEC Paris qui existe depuis 2003. Elle y fédère les étudiants de droite qui souhaitent trouver un espace d’expression et de débat en dehors du cadre des partis. Notre association n’est donc affiliée à aucun parti. Nos membres offrent néanmoins leurs services aux élus qui se retrouvent dans nos idées et souhaitent former des groupes de travail avec des jeunes motivés. »

Même démarche sur le site de Contre-Courant HEC : « Contre-Courant est l’association dite « de gauche » à l’école de commerce HEC Paris. Elle a pour vocation de permettre l’expression des idées politiques de chacun et de renouveler le débat à travers discussions, conférences et publications. »

Pas de parti officiellement soutenu, pas de syndicat étudiant associé, les démarches se veulent trans partisanes. C’est tout le paradoxe, pas de couleur politique mais des idées clairement assumées. Certains diraient que c’est une forme de militantisme qui ne dit pas son nom. C’est en tout cas un premier élément qui permet de nuancer la soit-disant « dépolitisation » des écoles de commerce. Ces démarches sont uniques et à notre connaissance, aucune autre école de commerce ne constate (ou n’autorise ?) la création de ce type d’associations.

 

Pas de politique, vraiment ?

Mais la Politique ne saurait se réduire au militantisme, c’est avant tout un combat d’idées au sens beaucoup plus large. La posture des écoles est radicalement différente de ce point de vue, chaque élève est censé confronter ses connaissances théoriques à celles de professionnels, y compris lorsqu’il s’agit de Politique. Une multitude d’associations existe pour attirer les meilleurs hommes et femmes politiques dans leur école, c’est « Forum » à l’emlyon ou « GEM en débat » à Grenoble par exemple. Il s’agit pour les intervenants de donner une expertise et de se confronter aux questions des étudiants, aussi engagées soient-elles. Ce sont des occasions uniques pour échanger avec d’anciens députés, ministres voire chefs d’Etat qui marquent un parcours universitaire. C’est aussi une des plus-values des écoles de commerce par rapport aux établissements plus « classiques » (IAE, facs, etc…) qui explique en partie la différence d’engouement.

 

Quelques conférences organisées par les associations étudiantes qui illustrent cela :

 

Il faut rajouter à cela d’autres nombreuses occasions qu’ont les étudiants d’exprimer leurs idées politiques, pendant des débats organisés en plus petit comité, pendant les concours d’éloquence, etc… Bref, la Politique n’est pas un « tabou » en école et dire qu’elle n’a pas sa place serait une aberration.

 

A l’approche des élections européennes du 26 mai prochain, Business Cool vous propose des interviews, des analyses et des études sur les relations entre écoles de commerce et politique. Deux interviews déjà publiées, celles de Virginie Calmels et Alexandre Jevakhoff.

 

 

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